Journal by Georges BRASSENS

Journal by Georges BRASSENS

Auteur:Georges BRASSENS
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: le cherche midi
Publié: 2001-05-11T16:00:00+00:00


Déc[embre] [19]78.

De vos baisers

Je suis blasé d’avance.

Ma belle, n’y voyez

Mal ni offense. […]

*

À un’ seule exception, cell’s que j’ai culbutées,

D’un’ manière ou d’un’ autre, l’avaient sollicité (me l’avaient demandé).

*

Féministes, vous me désopilez la rate

En me cataloguant avec les phallocrates.

À l’instar des matous, moi, pour la bagatelle274… […]

*

Déc[embre] [19]78.

La chanson [La guerre de] 14-18.

Cette chanson a suscité pas mal de critiques plus ou moins acerbes. Si j’étais un grossier personnage, je traiterais de connards ceux qui n’ont pas entendu que cette chanson signifiait « Vive la paix ! ». Mais comme, en dépit des apparences, je suis assez bien élevé, je me bornerai à dire qu’ils ont l’esprit relativement mauvais, mal tourné, ou qu’ils en sont dépourvus. Croire, en entendant ces couplets que je veuille tourner en dérision les soldats morts à la guerre, leurs parents, leurs veuves et leurs orphelins, c’est imbécile et il faut le faire exprès ; il faut avoir appris à l’être, ainsi que disait mon ami regretté Jacques Grello275.

*

Quand les éboueurs sont en grève et que je ne mets pas ma poubelle devant la porte, pour ne pas encombrer le trottoir avec mes ordures, j’estime être un bon citoyen.

Quand on annonce une raréfaction de sucre et que je ne remplis pas mon buffet de paquets de cette précieuse denrée, j’estime être un bon citoyen.

Quand le feu rouge passe au vert, que je suis en voiture et que je ne démarre pas, de crainte d’écraser un vieillard, un enfant ou un infirme qui traverse la chaussée, j’estime être un bon citoyen – ce qui me vaut d’être traité de vieux connard par les bons citoyens qui se trouvent être derrière moi.

Quand je mets un casque pour écouter de la musique et quand la nuit je pisse sur la pointe des pieds, afin de ne pas déranger mes voisins qui dorment peut-être, j’estime être un bon citoyen, mitoyen, moyen.

Quand les éboueurs se rebellent, en gardant chez moi ma poubelle [alors que] tous les autres la sortent, [je suis] en quelque sorte bon citoyen.

*

Je sais le sens d’un mot quand je m’en sers. Après, dans un brouillard, il s’estompe et disparaît.

*

Mais j’aurais bien mieux fait de voir ce qu’on

Entend dans ma chanson des heureux imbéciles

Qui sont nés quelque part et d’écrire au plus facile :

« Les gars qui sont nés quelque part sont tous des cons. »

Les cons faut tout leur dire et surtout qu’ils sont cons.

(Maçon, Gascons, Saigon, Tarascon, patagon.)

*

Ma définition de l’humour : l’humour, c’est ce « je-ne-sais-quoi » qui manque à ceux qui en donnent ou en demandent une définition. C’est ma définition et la preuve péremptoire que j’en suis aussi dépourvu que vous.

*

Les gens, autrefois,

Plus que le roi

Étaient royalistes.

Plus que Ravachol

Ils sont anarchistes276.

*

Le seul code que je respecte, c’est le code de la route.

(Le code de la route est le seul que je respecte / je suive.)

*

Si vous voulez vous engager, faut le faire et je vous approuve. Contre la peste où qu’elle se trouve. Sinon, rigolos, dégagez !

*

Quoi que l’on raconte, y a pas plus de honte à se refuser,

Ma chère petite, ni plus de mérite qu’à se faire baiser277.



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