Jean BRUCE by Jean Bruce

Jean BRUCE by Jean Bruce

Auteur:Jean Bruce [Bruce, Jean]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
Éditeur: Presses de la Cité
Publié: 1973-08-04T04:00:00+00:00


CHAPITRE VII

FAIS TA PRIÈRE

La réverbération de la neige était intense sur l’immense plateau neigeux et Hubert dut mettre ses lunettes teintées. Il avait trouvé une place dans un camion qui emmenait des bûcherons vers des coupes de haute montagne. Jouant son rôle de Banatien stupide et ne parlant que le « platt deutsch », il avait obtenu sans mal que ses compagnons de voyage l’ignorassent et avait mis pied à terre un peu avant le village où Branko et lui étaient descendus du car, deux jours plus tôt. Il avait alors gagné à pied la petite auberge où il avait laissé ses skis en garde, avait repris ses lattes sans rien demander à personne et était reparti aussitôt.

Il s’était orienté tant bien que mal avec l’aide de la carte qu’il portait sur lui et était reparti. Il était seulement trois heures de l’après-midi et il avait gagné un temps appréciable en pratiquant le stop au lieu d’attendre l’autocar préhistorique et peu pressé qui desservait les nombreux petits villages s’échelonnant sur les pentes montagneuses à partir de Dubrovnik. Il poussait de temps en temps sur ses bâtons, sans conviction, les jambes brisées par le cahotement dur des « vagues ». Il dut ensuite grimper au sommet d’une bosse relativement élevée et mit près d’une demi-heure pour y parvenir, totalement épuisé.

A perte de vue, s’étalait une pente piquée d’innombrables petits sapins dont les plus grands ne devaient pas dépasser trois pieds. Il se souvint alors de ce spectacle qu’ils avaient laissé sur leur gauche, lors du premier voyage, et en conclut qu’il ne devait plus être très loin de sa destination.

Il découvrit bientôt, dans un repli, les bâtiments groupés de la Zadrouga dont les murs de bois soulevaient des triangles sombres sur le tapis immaculé. Il s’immobilisa, resta longtemps en observation puis, ôtant ses moufles, retira le chargeur en partie utilisé qui se trouvait dans son Luger et le remplaça par un neuf. Il glissa son arme dans une poche de sa pelisse, reprit ses bâtons, et se poussa à nouveau dans la descente.

Il s’arrêta doucement derrière le bâtiment où il avait laissé son matériel de couchage et déchaussa ses skis. Prenant les lattes de bois sur son épaule gauche, son Luger bien assuré dans sa main droite, il contourna l’étable. Il allait arriver sur le devant lorsqu’il aperçut, fichée bien en évidence, une paire de skis. Il s’arrêta, enfonça ses lattes debout à côté de lui, et reprit sa progression, l’œil allumé soudain, la main crispée sur son arme.

La large porte à deux battants était ouverte et tout paraissait silencieux à l’intérieur. Hubert entra et ses yeux mirent quelques secondes à s’accoutumer à la pénombre. Enfin, il vit Branko…

Le garçon était couché sur un lit de planches recroquevillé sous sa pelisse simplement posée sur lui et paraissait dormir.

Silencieusement, Hubert s’approcha et le saisit à l’épaule.

— Hé ! Branko, réveillez-vous, mon vieux !

— Qu’est-ce que c’est ?… Ah ! c’est vous ? Où étiez-vous ?

— A Dubrovnik. Et vous ?

L’œil fuyant, Branko



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