Tennessee Williams by Liliane Kerjan

Tennessee Williams by Liliane Kerjan

Auteur:Liliane Kerjan [Kerjan, Liliane]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Gallimard
Publié: 2015-10-25T17:00:00+00:00


Il se montra on ne peut plus charmant. Exactement le contraire de ce à quoi je m’attendais. Je m’attendais à trouver un type très viril du genre super macho, brutal et parlant grossièrement. Bien au contraire, Hemingway me fit l’impression d’une timidité très touchante25.

Dans la foulée, Hemingway lui écrit une lettre d’introduction pour Fidel Castro. Le généralissime, qui aime le théâtre, connaît les pièces de Williams et le reçoit fort aimablement le 17 janvier 1959, soit quinze jours après sa descente des montagnes de la Sierra Maestra et son coup d’État. C’est également à l’hôtel Nacional, où Tennessee est logé quelques années plus tard, qu’il rencontrera Sartre, « très chaleureux », avec Mme de Beauvoir, « plutôt glaciale26 ».

Mais pour l’heure, à l’hiver 1950-1951, c’est le travail qui, comme toujours, le maintient. Il se lève, silencieux, passe un peignoir de bain, se fait un double dry martini, enfile une cigarette dans un long fume-cigarette blanc, s’assoit devant sa machine à écrire, enroule une feuille de papier et devient alors Tennessee Williams. Durant cette période de 1947 à 1961, de très belles nouvelles naissent de son clavier. L’Oiseau jaune, ou l’histoire d’Alma, fille d’un pasteur protestant ; La nuit où l’on prit l’iguane, esquisse de la pièce à venir seize ans plus tard ; Le Poète, un homme aux yeux turquoise qui distille lui-même son alcool ; Chronique d’une disparition, récit fantastique et visionnaire où se mélangent religion et folie. Il faut faire un sort particulier à Rubio et Morena, longuement peaufinée par Williams, qui conte les amours d’un écrivain polonais très solitaire et d’une jeune Mexicaine âpre et sauvage, Rubio le blond et Morena la brune, histoire poignante qui préfigure la faim et le festin des exploités en final de Soudain l’été dernier. Un mot aussi sur La Ressemblance entre une boîte à violon et un cercueil, dédiée à la mémoire de sa tante Isabel Sevier Williams, qui suscite le courroux et les protestations du père, Cornelius Coffin, le titre faisant clairement référence à son nom, « coffin » en anglais, « cercueil » en français. Le texte évoque derechef le thème de l’enfance dans le Sud. Une nouvelle encore une fois parfaitement autobiographique avec pour personnages Ozzie, le père, la mère, la grand-mère et surtout la sœur qui s’éloigne des rives de la Sunflower et donne l’impression d’être partie en voyage tout en restant sous ses yeux, un voyage immobile.



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