Le marchand de Venise by William Shakespeare

Le marchand de Venise by William Shakespeare

Auteur:William Shakespeare [Shakespeare, William]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Théâtre
Éditeur: Atramenta (www.atramenta.net)
Publié: 2011-11-15T00:00:00+00:00


Un Juif n'a-t-il pas des yeux ? un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes, des proportions, des sens, des affections, des passions ? ne se nourrit-il pas des mêmes aliments ? n'est-il pas blessé des mêmes armes, sujet aux mêmes maladies, guéri par les mêmes remèdes, réchauffé par le même été et glacé par le même hiver qu'un chrétien ? si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ? si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? si vous nous empoisonnez, ne mourons-nous pas ? et si vous nous outragez, ne nous vengerons-nous pas ? si nous sommes semblables à vous dans tout le reste, nous vous ressemblerons aussi en ce point. Si un Juif outrage un chrétien, quelle est la modération de celui-ci ? La vengeance. Si un chrétien outrage un Juif, comment doit-il le supporter, d'après l'exemple du chrétien ? En se vengeant. Je mettrai en pratique les scélératesses que vous m'apprenez ; et il y aura malheur si je ne surpasse pas mes maîtres.

(Entre un valet.)

LE VALET d'Antonio.-Messieurs, mon maître Antonio est chez lui, et désire vous parler à tous deux.

SALARINO.-Nous l'avons cherché de tous côtés.

SALANIO.-En voici un autre de la tribu. On n'en trouverait pas un troisième de la même secte, à moins que le diable en personne ne se fît Juif.

(Salanio et Salarino sortent.)

(Entre Tubal.)

SHYLOCK.-Eh bien ! Tubal, quelles nouvelles de Gênes ? As-tu trouvé ma fille ?

TUBAL.-J'ai, en beaucoup d'endroits, entendu parler d'elle ; mais je n'ai pu la trouver.

SHYLOCK.-Quoi ! quoi !-Voyez, voyez, voyez un diamant qui m'a coûté deux mille ducats à Francfort, que voilà parti. Jamais notre nation ne fut maudite comme à présent.... Je ne l'ai jamais éprouvé, comme je l'éprouve aujourd'hui. Deux mille ducats, dans cette affaire, et d'autres précieux bijoux !... Je voudrais voir ma fille morte à mes pieds et les diamants à ses oreilles.

Que n'est-elle ensevelie à mes pieds, et les ducats dans sa bière ! Point de nouvelles ! et de plus je ne sais combien d'argent dépensé pour la faire chercher ! Quoi ! perte sur perte ! Tant d'emporté par le voleur ! et tant de dépensé pour chercher le voleur ! et point de satisfaction, point de vengeance ! Il n'arrive point de malheur, qu'il ne me tombe sur le dos : il n'est point d'autres soupirs que ceux que je pousse, d'autres larmes que celles que je verse.

TUBAL.-D'autres que vous ont aussi du malheur. Antonio, à ce que j'ai appris à Gênes...

SHYLOCK.-Quoi, quoi, quoi ? Un malheur, un malheur ?

TUBAL.-A perdu un de ses vaisseaux venant de Tripoli.

SHYLOCK.-Dieu soit loué ! Dieu soit loué ! Est-il bien vrai ? est-il bien vrai ?

TUBAL.-J'ai parlé à des matelots échappés du naufrage.

SHYLOCK.-Je te remercie, cher Tubal. Bonne nouvelle ! bonne nouvelle ! Ha ! ha !-Où cela ? à Gênes ?

TUBAL.-On m'a dit un soir à Gênes que votre fille y avait dépensé quatre-vingts ducats.

SHYLOCK.-Tu m'enfonces un poignard ! je ne reverrai jamais mon or. Quatre-vingts ducats dans un seul endroit ! quatre-vingts ducats !

TUBAL.



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