Lincoln Highway by Amor Towles

Lincoln Highway by Amor Towles

Auteur:Amor Towles [Towles, Amor]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Roman historique, États-Unis, Road-trip, Voyages
Éditeur: Fayard
Publié: 2022-08-23T22:00:00+00:00


Il s’avéra que la porte menant du garage à la maison était fermée à clé, si bien qu’ils ressortirent. Woolly alla s’asseoir près des pots de fleurs sur les marches tandis que Duchess sortait les sacs du coffre.

– Ça risque de me prendre plusieurs heures, Woolly. Tu es sûr que ça va aller ?

– Sûr et certain. Je vais attendre ici que ma sœur rentre. Elle ne devrait pas tarder.

Woolly regarda Duchess remonter dans la Studebaker et lui faire un signe de la main en reculant pour rejoindre la route. Une fois seul, il prit le flacon de secours dans la besace, dévissa le capuchon et fit tomber quelques gouttes sur le bout de sa langue. Ensuite, il prit quelques instants pour admirer la lumière enthousiaste du soleil.

– Il n’y a rien de plus enthousiaste que la lumière du soleil, se dit-il. Et rien de plus fiable que l’herbe.

Le mot « fiable » lui fit immédiatement penser à sa sœur Sarah, un autre parangon de fiabilité. Il rangea le flacon dans sa poche, se mit debout, souleva un pot de fleurs – et là, patientant tranquillement, se trouvait la clé. Les clés se ressemblent toutes, bien sûr, mais Woolly sut que celle-ci était celle de la maison de sa sœur, car elle entrait dans la serrure.

Il ouvrit la porte, avança et s’arrêta quelques secondes.

– Hou-hou ! Hou-hou !

Par sécurité, il appela une troisième fois dans le couloir qui menait à la cuisine, et une quatrième fois en montant l’escalier. Puis il tendit l’oreille et patienta pour voir si on lui répondait.

Tout en tendant l’oreille et en attendant, son regard tomba sur la petite table au pied des escaliers où était posé un combiné téléphonique. Avec sa surface brillante, lisse et noire, il ressemblait à un petit cousin de la Cadillac. La seule chose qui n’était pas brillante, lisse et noire sur ce téléphone, c’était le petit bout de papier rectangulaire au centre du cadran sur lequel une main délicate avait inscrit le numéro de la maison – afin que le téléphone sache qui il était exactement, songea Woolly.

Comme personne ne répondait à ses appels, il entra dans la grande pièce ensoleillée à sa gauche.

– Voici le salon, dit-il, comme s’il se faisait à lui-même la visite.

Peu de choses avaient changé dans cette pièce depuis sa dernière visite. L’horloge comtoise de son grand-père était toujours près de la fenêtre, déréglée. Le piano était toujours dans l’angle, désolé. Et les livres étaient toujours rangés sur leurs étagères, délaissés.

La seule différence, c’était un énorme éventail de style oriental posé devant la cheminée, comme si celle-ci n’osait pas se montrer. Woolly se demanda s’il demeurait là toute l’année, ou si sa sœur le retirait l’hiver pour qu’ils puissent faire du feu. Mais si elle le retirait, où donc le mettait-elle ? L’éventail semblait si délicat, si difficile à manipuler. Peut-être pouvait-il se replier comme un véritable éventail pour être rangé dans un tiroir.

Rassuré par cette idée, Woolly consacra quelques instants à la remise à l’heure de l’horloge, puis sortit du salon pour continuer sa petite visite.



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