Cinq jeunes filles à Capri by G. G.-Toudouze

Cinq jeunes filles à Capri by G. G.-Toudouze

Auteur:G. G.-Toudouze [G.-Toudouze, G.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Éditeur: Hachette
Publié: 1957-11-10T00:00:00+00:00


Sans laisser placer un mot par personne, elle interpelle Zanetti, et repart de plus belle avec une loquacité étourdissante :

« Combien heureuse je suis de connaître le maître directeur de théâtre dont la renommée a dépassé les limites de la petite Europe ! Car on parle du signor Ercole Zanetti en Amérique dans tous les milieux dramatiques et lyriques. Et ce m’est une joie en outre de faire sa connaissance dans cet admirable pays qui est le sien… Figurez-vous que moi qui ai survolé et visité tant de régions, je n’étais jamais venue à Naples et je ne connaissais pas Pompéi ! Absurde, n’est-ce pas ?… ou plutôt ridicule !… Ma faute d’ailleurs… un préjugé très bête à l’égard des antiquités romaines qui m’apparaissaient d’inintéressantes vieilleries… »

Sous le mot malencontreux qui jette un froid chez tous, le visage de Zanetti s’est durci et crispé. Et si visiblement que la belle Elayne sent le poids de son erreur. Adroite à sa coutume, elle tourne la chose à sa façon par une voltige de mots :

« Comme j’étais sotte, n’est-ce pas ?… Aussi j’arrive de Pompéi stupéfiée, éblouie, enthousiaste… Une vision unique, invraisemblable, effarante !… Gaetano, mon cher, vous avez été un guide d’une précision ! d’une éloquence… ! Vous m’avez ramenée au restaurant écrasée de surprises en surprises parmi ces rues, ces maisons… Comme nous terminions le repas, voici que l’hôte nous a dit : « Si vous voulez rejoindre les « Françaises de l’Aréthuse que vous dites connaître, elles sont là, dans le faubourg de Pompéi chez “l’illustrissimo signor Zanetti…” Alors j’ai dit : “Vraiment ? Oh ! vite, Gaetano, courons… !” Et nous voici tous deux, courant… »

L’insistance avec laquelle l’aviatrice affecte de nommer par son prénom le jeune officier que cette familiarité semble combler d’aise, n’a pas le temps d’être remarquée par les Français dont pas un n’a pu arriver à placer un mot. Car l’impétueuse survenante est déjà repartie :

« Surtout, signor Zanetti, ne me dites pas que je suis indiscrète ! Je le sais… je m’en accuse… je m’en excuse… mais tant pis ! c’est trop beau chez vous !… encore plus beau qu’à Pompéi !… Pour m’avoir accordé le bonheur de voir cela, laissez-moi vous dire : merci… merci… »

D’un geste brusque, Elayne Elbrouz a passé son ombrelle à l’enseigne Condotti qui en parait un peu embarrassé. Dans ses deux mains gantées, elle a saisi celles de Zanetti et les serre fébrilement sans cesser de parler, ni de gratifier Marc et Jean de sourires charmeurs et de coups d’œil appuyés qu’elle souligne :

« N’est-ce pas que j’ai raison, maestro ?… n’est-ce pas, maître graveur ?… vous partagez mon enthousiasme, artistes passionnés que vous êtes !… »

Enfin, tantôt l’un, tantôt l’autre arrivent à placer quelques monosyllabes, des commencements de phrases. Une apparence de conversation s’amorce tant bien que mal, l’aviatrice continuant d’ailleurs à afficher un enthousiasme immodéré, Zanetti, qui semble agacé et nerveux, ne répond que par quelques mots gênés.

Marie-Antoinette et Paulette se sont regardées, le



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.