Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2019 by OECD

Perspectives de l’emploi de l’OCDE 2019 by OECD

Auteur:OECD
La langue: fra
Format: epub
Tags: employment fr/emploi
Éditeur: OECD Publishing
Publié: 2019-09-06T00:00:00+00:00


Fusions et pratiques anti-concurrentielles

Les fusions peuvent également avoir pour effet d’accroître le puissance d’achat des employeurs sur le marché du travail. De fait, si les entreprises parties à une fusion devaient s’allier pour devenir l’acheteur dominant sur le marché du travail, l’entité issue de la concentration utiliserait probablement sa puissance d’achat pour réduire les quantités et les prix sur ce marché, augmentant ainsi ses bénéfices. Pour que cela se produise, les parties à la fusion n’ont pas besoin de se faire concurrence sur le même marché de produits en aval. Par exemple, dans le cas extrême où les acheteurs locaux de facteurs de production parties à une fusion vendent leurs produits sur des marchés parfaitement concurrentiels, comme les marchés de biens homogènes pouvant faire l’objet d’échanges internationaux, où les prix sont fixés par l’offre et la demande mondiales (comme les marchés des matières premières), la fusion n’affecterait pas les prix en aval. Or, dans ce cas, la fusion peut entraîner d’importantes pertes de bien-être en raison de son incidence sur le marché des facteurs de production – voir p. ex. Dobson et Inderst (2007[144]) et Marinescu et Hovenkamp (à paraître[87]).

De manière plus générale, toutefois, l’entité issue de la fusion pourrait éventuellement répercuter une partie de la baisse du prix des facteurs sur les prix à la production en aval. La fusion profiterait ainsi aux consommateurs finaux, ce qui signifie que le gain de bien-être sur le marché des produits pourrait compenser la perte de bien-être sur le marché des moyens de production. Toutefois, la répercussion réelle de la réduction des prix des facteurs sur les prix à la production en aval dépendra d’un certain nombre de facteurs, notamment le degré de concurrence sur les marchés des produits, le degré de pouvoir de négociation des fournisseurs de facteurs de production et les options de sortie qui s’offrent à eux – voir p. ex. Inderst et Shaffer (2008[145]) et Carlton, Israel et Coleman (2014[146]). En particulier, il est indispensable que les travailleurs disposent d’un pouvoir de négociation ou de bonnes options de sortie pour que toute réduction des salaires se répercute sur les prix à la production en aval. Néanmoins, en l’absence de négociation collective, il est peu probable que ces conditions se maintiennent sur la plupart des marchés du travail71, du fait que les travailleurs ont des contraintes de capacité – ce qui signifie qu’ils ne peuvent pas prolonger indéfiniment leur temps de travail – et sont fortement dépendants financièrement de leur employeur – voir p. ex. Inderst et Shaffer (2008[145]) et Naidu, Posner et Weyl (à paraître[78]).

Dans de nombreuses juridictions, les lignes directrices à l’intention des autorités de la concurrence font preuve de prudence lorsqu’elles examinent les effets des fusions sur les marchés de facteurs de production en fonction de leurs éventuels effets sur les prix et les volumes sur ces marchés, même lorsque les effets probables sur les marchés de produits en aval sont mineurs ou absents. Par exemple, les lignes directrices de l’UE donnent à penser que l’évaluation



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