2034 by Elliot Ackerman & James Stavridis

2034 by Elliot Ackerman & James Stavridis

Auteur:Elliot Ackerman & James Stavridis [Ackerman, Elliot & Stavridis, James]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Roman, Géopolitique, Anticipation, Guerre, Littérature américaine
Éditeur: Gallmeister
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


18 juin 2034 11:19 (GMT+8)

À deux cent vingt miles nautiques de la côte de Zhanjiang

Ces eaux étaient un cimetière. Tandis que l’Enterprise faisait route, Sarah Hunt savait qu’elle naviguait au-dessus d’innombrables épaves. Les Philippines étaient à l’est. À l’ouest se trouvait le golfe du Tonkin. Elle réfléchit aux noms des navires – l’USS Princeton, le Yorktown, le Hoel et le Gambier Bay – dont les coques déchiquetées gisaient sur le fond en dessous d’elle. Et des bateaux japonais aussi, des navires de guerre et des porte-avions. Hunt et son équipage glissaient en silence au-dessus d’eux, se mettant en position… pour quoi ?

Hunt ne savait pas.

Des ordres s’étaient rapidement succédé. Toutes les deux ou trois heures, on la demandait à la salle radio, un placard vétuste dans les entrailles du vaisseau qu’un premier maître que tout le monde appelait Quint traitait comme son fief personnel. Le surnom de Quint venait de sa ressemblance troublante avec le capitaine de l’infortuné Orca joué par Robert Shaw dans le film Les Dents de la mer. Aux côtés de Quint travaillait un assistant, un jeune officier marinier de troisième classe que l’équipage de l’Enterprise surnommait Hooper, non parce qu’il ressemblait au personnage joué par Richard Dreyfuss, Matt Hooper – l’intrépide biologiste marin à lunettes chasseur de grands requins blancs –, mais parce qu’il passait tout son temps avec Quint.

Hunt, qui durant toute sa carrière avait reçu ses ordres au cours de briefings à rallonge via des visioconférences cryptées accompagnées de présentations PowerPoint kaléidoscopiques, commençait doucement à s’habituer à cette façon fragmentaire de communiquer. Leurs adversaires chinois ayant le dessus dans le domaine cyber, l’Enterprise avait coupé Internet. Le commandement Indo-Pacifique qui était en contact direct avec la Maison-Blanche continuait de transmettre à Hunt ces communications minimalistes en salves passant par la radio haute-fréquence, les mêmes bandes passantes longue portée qu’utilisait l’US Navy pendant la Seconde Guerre mondiale.

Un nouveau message étant arrivé, Hunt descendit quatre niveaux, de sa cabine à la salle radio, où elle trouva Quint et Hooper entourés d’un enchevêtrement de matériel électronique – le premier, une paire de lunettes en équilibre au bout du nez, en train de dénouer des câbles et le second un fer à souder fumant à la main.

— Messieurs, s’annonça Hunt.

Sa voix fit sursauter Hooper tandis que Quint se figea, le menton baissé, comme s’il calculait sa part de la note au restaurant. Tranquillement, il continua de regarder fixement à travers ses lunettes tandis que ses mains s’occupaient rapidement des câbles emmêlés reliés à la radio.

— B’jour, madame, dit Quint.

Une cigarette éteinte pendouillait à ses lèvres.

— C’est le soir, premier maître.

Quint leva un sourcil sans quitter des yeux les câbles.

— Alors, b’soir, madame.

Il fit signe à Hooper de lui passer le fer à souder, qu’il appliqua sur un raccordement qu’il greffait sur un circuit imprimé. Depuis deux semaines qu’ils faisaient route, Quint et Hooper adaptaient une série de radios VHF, UHF et HF à l’avionique de l’unique escadron de F/A-18 Hornet à bord de l’Enterprise. Ce qui ferait des Death Rattlers le seul escadron totalement immunisé contre les cyberinterférences.



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