Sans peur by Blake Pierce

Auteur:Blake Pierce [Pierce, Blake]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller, Littérature américaine
Éditeur: Auto-édition
Publié: 2023-04-09T22:00:00+00:00

CHAPITRE VINGT

L'officier Mitchell tendit le gobelet en polystyrène à Charlie. Le café était chaud ; plus que la salle de l'ancien poste de police. La pièce baignait dans une lumière fluorescente bourdonnante et défaillante. Les murs étaient d'un blanc glacial et la peinture qui les recouvrait s'était fissurée à plusieurs endroits.

Le commissariat de police était situé dans la ville de Thornlake, près d'Indianapolis. Il avait connu des jours meilleurs, tout comme la silhouette de l'officier Mitchell, assis en face de Charlie sur un bureau en bois grinçant.

Charlie sentait le gobelet en polystyrène dans sa main, une relique du passé.

— Je croyais qu'ils ne fabriquaient plus ce genre de choses, dit-il en montrant le gobelet.

Il savait qu'ils étaient néfastes pour l'environnement, mais il ne voulait pas contrarier l'ancien policier, pas alors qu'il était là pour trouver des informations. Il avait besoin d'en savoir plus sur les patients figurant sur la liste des personnes libérées après la fermeture de l'institut Wendel.

Trente minutes après avoir envoyé une demande de renseignements aux services de police de la région, Charlie reçut un appel de l'officier Mitchell, et il s'y rendit immédiatement, encore épuisé, mais sentant qu'il avait encore quelques heures devant lui avant d'avoir absolument besoin de repos.

L'officier Mitchell regardait son propre gobelet en polystyrène et but une gorgée. Vu la façon dont il le buvait, Charlie se demandait s'il n'y avait pas autre chose que du café là-dedans.

Mitchell regarda Charlie, puis dit d'un ton bourru :

— Ils ne fabriquent plus grand-chose de nos jours. Ils apportent de nouveaux trucs, mais ils sont rarement meilleurs.

Le policier sourit.

— Si j'écoutais tous les conseils qu'on me donne de nos jours, poursuivit-il, je serais mieux dans la tombe : je ne devrais pas boire en dehors du service. Je ne devrais pas manger de viande rouge. Je ne devrais pas me mettre en colère contre mon travail. Mais je continue à faire tout ça. La vie est faite pour être vécue. C'est ce qu'on apprend quand on voit tant de gens abattus jour après jour.

Charlie acquiesça en partie.

Un téléphone posé sur le bureau de l'officier sonna brusquement.

Il décrocha sans même s'excuser :

— Mitchell, annonça-t-il à son interlocuteur. Mmh mmh. Bon sang de bonsoir. Laissez-moi vérifier.

Il commença à fouiller dans les tiroirs de son bureau, sortant des dossiers et des morceaux de papier qui, Charlie en était certain, faisaient partie d'un système de classement unique.

Il avait connu des types comme l’agent Mitchell dans l'armée. Ils étaient hédonistes. Après l’effort, le réconfort.

Dès que leur période de service touchait à sa fin ou qu'ils pouvaient s'éloigner de leur camp, ils sortaient et vivaient leur vie à outrance.

Charlie n'était pas forcément d'accord. C'était une façon d'être insouciante, mais parfois il admirait ce sens de l'abandon. Il n'aurait pas vu d'inconvénient à se laisser aller de temps en temps lorsque les choses devenaient difficiles. Juste pour se défouler.

Mais Charlie avait choisi sa vie. Il était père de deux enfants, mari et associé. Il exerçait des responsabilités qu'il ne sacrifierait jamais pour un petit plaisir fugace.

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