Pour la peau de Kadhafi by Ougartchinska Roumiana & Priore Rosario

Pour la peau de Kadhafi by Ougartchinska Roumiana & Priore Rosario

Auteur:Ougartchinska, Roumiana & Priore, Rosario [Ougartchinska, Roumiana & Priore, Rosario]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
Éditeur: Fayard
Publié: 2013-01-14T23:00:00+00:00


Haftar a pris sa décision. Il demande à voir Hissène Habré pour lui faire savoir qu’il va désormais s’opposer à Kadhafi. « Habré m’a dit : à partir de cet instant, tu es libre et tous ceux qui voudront te rejoindre aussi. » Rapidement, le général libyen réunit autour de lui 30 officiers. Chacun cherche à recruter dans le contingent de prisonniers. Ils sont de plus en plus nombreux. Habilement, Habré organise une rencontre avec Megarief, venu lui aussi se réfugier au Tchad. Après l’opération avortée d’Algérie, la chute de Nimeiry et la perte de la base du Soudan, c’est ici que Mohamed Megarief, Mansour Saïf al-Nasr, Salem Gnan, Salem al-Hassi et tous les autres combattants du Front du Salut ont trouvé un pays d’accueil. Un accord est scellé entre Haftar et le FNSL. Une force armée sous son commandement est créée : l’Armée nationale libyenne (ANL), qui se fera connaître comme la « force Haftar » ou aussi les « Contras libyens », en référence aux Contras du Nicaragua soutenus par la CIA. Elle sera le bras armé du FNSL.

« Hadj Gaïth Saïf al-Nasr, qui était notre père à tous, avait de bonnes relations au Tchad*1, précise Salem Gnan. C’est comme ça que nous avons ouvert le canal avec Hissène Habré. Nous avons négocié avec lui et il a accepté que nous montions un camp et nous mettions en rapport avec les prisonniers. Beaucoup nous ont rejoints et nous avons mis sur pied une très grande base à Am-Sénéné79. »

« Les trois quarts des Libyens en détention à N’Djaména ont rejoint l’ANL, confirme Khalifa Haftar. À partir de là, il y a eu des contacts avec les Américains et les Irakiens, qui nous envoyaient leurs émissaires. Nous avons fait une demande pour obtenir des moyens matériels, des équipements. On a eu dix fois plus que ce que nous avions demandé en une semaine. On ne savait même pas où stocker tout ça. »

La base de l’ANL, située à 85 kilomètres de la capitale tchadienne, devient rapidement le repaire d’une véritable force armée. Fortement agacé par les manœuvres de Kadhafi qui finance l’Iran et fomente des complots pour le faire assassiner, Saddam Hussein se montre généreux. L’Irak fournit l’équivalent de 150 millions de dollars en armes et équipement militaire. L’Arabie Saoudite finance les stations de radios qui émettent à partir du Tchad, mais aussi de l’Égypte et de l’Irak. Dans le camp d’Am-Sénéné s’alignent 500 véhicules, dont 450 sont armés de mitrailleuses lourdes de 14,5. Des mortiers, des lance-missiles antichars, des piles de caisses de munitions s’entassent dans les hangars. Il y a aussi des camions-citernes et même quelques chars T-55. Des mètres cubes de fusils d’assaut et kalachnikov flambant neufs sont fournis à la force Haftar. De quoi équiper une armée bien plus nombreuse. Dans le camp, quelque 400 recrues s’entraînent aux techniques commandos et à la guérilla. Salem al-Hassi forme le bataillon 106 en charge des « opération spéciales ». D’autres unités suivent des formations en RCA et au Cameroun.



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