Passage des Ombres by Indridason Arnaldur

Auteur:Indridason,Arnaldur [Indridason,Arnaldur]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, Thrillers, General, Crime
ISBN: 9791022607766
Google: mNtRDwAAQBAJ
Éditeur: Anne-Marie Métailié
Publié: 2018-05-02T22:00:00+00:00

27

Birgitta, la voisine de Stefan, réserva bon accueil à Konrad et ne sembla pas surprise de le revoir. Elle l’invita dans son salon et lui demanda si la police avait découvert de nouveaux éléments. Il répondit qu’il ne pouvait pas lui dire grand-chose, il enquêtait également à titre personnel, cette affaire touchait à son histoire privée, même si, en fin de compte, elle le concernait d’assez loin. Cette observation piqua la curiosité de la vieille dame. Konrad lui raconta en détail l’histoire de Rosamunda en omettant toutefois de mentionner son propre père, mais en disant simplement qu’il avait vaguement connu les parents de cette jeune fille. Il ajouta qu’apparemment, l’enquête n’avait jamais été résolue. Il n’en avait trouvé quasiment aucune trace. Les procès-verbaux étaient sans doute dans les archives de la police militaire américaine. Marta lui avait dit qu’elle allait envoyer une requête aux autorités concernées.

– Est-ce que Stefan vous parlait parfois de l’enquête sur le meurtre de Rosamunda ? demanda Konrad.

– Non, jamais. Pourquoi aurait-il… Il la connaissait ?

– Vous savez ce qu’il faisait en Islande pendant la guerre ?

– Pas précisément. Il faisait partie des troupes d’occupation et il était à Reykjavík.

– Tout à fait, il travaillait dans la police militaire américaine et il a enquêté sur la mort de Rosamunda.

Birgitta affirma qu’elle l’ignorait. Stefan ne le lui avait jamais dit, d’ailleurs il parlait rarement de cette période de sa vie.

– C’est vous qui me l’apprenez. Et vous croyez… vous pensez que sa mort a un lien avec cette histoire ?

– Je ne peux rien vous dire concernant le déroulement de l’enquête, mais nous explorons toutes les pistes à partir de divers détails, y compris les plus insignifiants. Comme, par exemple, la posture dans laquelle on l’a découvert dans son lit.

– Dans son lit ?

– Eh bien, le fait qu’il était allongé, l’air paisible, précisa Konrad.

– Alors que son assassin l’a étouffé, c’est ça ? ajouta Birgitta.

– Tous les indices vont dans ce sens. Une des pistes sur lesquelles nous travaillons est celle de son état mental. La deuxième concerne son grand âge. Et la troisième, son emploi du temps les jours précédant son décès. Nous nous intéressons aussi à sa manière d’envisager la mort. Est-ce qu’il vous a parlé du moment où il quitterait ce monde ?

– Je ne vois pas du tout où vous voulez en venir, répondit Birgitta.

– Par exemple, vous savez peut-être s’il préférait être enterré ou incinéré ?

– Non, il n’en parlait jamais, en tout cas pas à moi.

– Nous n’avons pas trouvé de testament dans son appartement, il n’en avait pas rédigé ?

– Je l’ignore.

– Est-ce qu’il a évoqué en votre présence des sujets comme l’euthanasie ?

Birgitta hésita.

– Pourquoi cette question ?

– Oui ou non ?

– Qui vous a parlé de ça ?

– Apparemment, vous n’êtes pas opposée à cette pratique, répondit Konrad. On nous a dit que vous y étiez favorable. En tant qu’infirmière, vous avez suivi des patients qui souffraient le martyre. Il paraît que vous militiez pour qu’on leur permette d’abréger leur calvaire.

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