Pas comme il semblait by Ava STRONG

Pas comme il semblait by Ava STRONG

Auteur:Ava STRONG [Strong, Ava]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Publié: 2021-11-01T23:00:00+00:00


CHAPITRE DIX-SEPT

Il était retourné à son bureau pour prendre soin de ses chéries. Taylor Peltari était debout à côté d’une rangée de récipients en verre, de graines germées et de couches recouvertes de coton. Il tenait une règle en main. Il se pencha prudemment en avant et se mit à mesurer chacun des germes. Il sourit en notant la hauteur de la plus grande plante.

Il entendit les lampes chauffantes bourdonner au-dessus de lui. Il voyait leur éclat se refléter dans les vitres.

La nuit était tombée depuis des heures, mais ça ne dérangeait pas monsieur Peltari. Il aimait s’occuper de ses plantes, surtout entre les coups de fil et les dossiers. Tout le monde avait besoin d’un hobby, surtout ceux qui travaillaient dans le domaine légal. Ses employés ne le comprenaient pas et n’avaient pas l’air de beaucoup apprécier ses plantes. Ils se moquaient de lui en l’appelant le Géant vert dans son dos.

Mais il prenait ça pour un compliment. La botanique n’était pas un sujet de plaisanterie. Les germes venaient de quelque part, comme toutes les plantes, d’ailleurs.

Il fit une pause et regarda son carnet, avant de se pencher en avant et d’y ajouter quelques notes. Il y avait une métaphore intéressante là-dedans – dans le fait de comparer de nouveaux juristes stagiaires à des graines germées. Il devrait clarifier cette pensée et l’exposer à la prochaine fête d’entreprise. Ça devrait déclencher un tonnerre d’applaudissements.

Il sourit et hocha la tête, avant de mesurer la plante suivante.

Il aimait travailler tard. Il y avait quelque chose qui lui plaisait dans le fait d’être seul dans ce grand bâtiment, sous le couvert de l’obscurité… Ça lui paraissait significatif. Comme lorsque la pluie tombait et que les gens désertaient les rues pour se mettre à l’abri, à l’exception de quelques-uns qui voulaient savourer le déluge. Il y avait quelque chose de significatif là-dedans.

La plupart de ses dossiers n’étaient pas particulièrement significatifs. Mais en même temps, ça lui avait permis de payer pour cet espace de bureau.

Il mesura une autre plante.

Ce fut à ce moment-là qu’il entendit siffloter.

Il fronça les sourcils et se redressa lentement. Une fine couche de sueur perlait à son front, sous l’effet des lampes chauffantes. Il se retourna et regarda par-dessus son épaule, en direction de la porte fermée de son bureau. Son ordinateur était encore allumé, avec son dossier le plus récent – un accord avec un syndicat d’enseignants – toujours ouvert. Les copies papier étaient soigneusement rangées dans un classeur près de son armoire. Sa secrétaire redoublait toujours d’efforts. Il ne devrait pas oublier de lui offrir une promotion dès qu’il en aurait l’occasion.

Le travail de qualité ne devait pas être ignoré. Ce n’était pas en glandant qu’il avait réussi à diriger son propre cabinet d’avocats à l’âge de quarante ans.

Mais le bruit ne venait pas de son ordinateur.

Le sifflement redoubla d’intensité. C’était un air connu… Brille, brille, petite étoile…

Il hésita pendant un instant, avant de se retourner complètement vers la porte de son bureau. « Abigail ? » cria-t-il, en avalant sa salive.



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