[Orphelins baudelaire 13] la fin by Lemony Snicket

[Orphelins baudelaire 13] la fin by Lemony Snicket

Auteur:Lemony Snicket [Snicket, Lemony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 2092506803
Publié: 2006-01-25T14:41:40+00:00


Chapitre IX

Il existe différentes façons d’être « dans le noir ». La plus banale est, bien sûr, liée à des phénomènes physiques, telles la tombée de la nuit, une éclipse de soleil ou une éclipse d’électricité – cette dernière couramment nommée panne.

Mais on peut aussi se trouver « dans le noir » lorsque les choses sont si obscures qu’on n’y comprend rien à rien, faute d’éléments clairs sur lesquels se repérer. On se dit alors, généralement, « dans le noir le plus total » – lequel réussit ce tour de force d’être encore plus total que total, ce qui donne un noir plus noir que noir.

Vous retrouver dans le noir le plus total peut vous arriver en plein jour, voire sous un éclairage aveuglant : tel sera le cas, par exemple, si, prenant le soleil sur votre balcon, vous avisez quatre ballerines occupées à creuser un trou dans la pelouse du square voisin pour quelque obscure, obscure raison. Il s’ensuit, à l’évidence, qu’on peut être à la fois « dans le noir » et « dans le noir le plus total ». Ce sera le cas, par exemple, si une éclipse de Soleil survient juste au moment où les ballerines, pour leurs obscures raisons, se mettent en devoir de creuser ce trou. Certes, cet exemple peut paraître un peu nébuleux et j’ignore si je suis clair – mais j’espère que mes explications ne vous laissent pas dans le noir le plus total.

Les orphelins Baudelaire, pour leur part, s’étaient bien des fois trouvés dans le noir et ce, de toutes les façons possibles, du noir simplement noir au noir le plus total, longtemps avant de cheminer dans les ténèbres, cette nuit-là, vers le morne à l’autre bout de l’île, où l’arboretum-à-un-arbre gardait ses secrets sans nombre. Le noir, ils y avaient eu affaire dans la sinistre tanière du comte Olaf, puis dans la salle de cinéma où l’oncle Monty les avait emmenés, un soir, voir un beau film intitulé L’Abominable Zombie des neiges. Noir aussi avait été le ciel, et noires les eaux du lac Chaudelarmes, le jour où l’ouragan Herman avait fait rage au-dessus de la maison perchée de leur tante Agrippine, et noire la forêt de Renfermy le jour où le train les avait acheminés vers la scierie Fleurbon-Laubaine. Noires avaient été les nuits d’entraînement sportif intensif au collège Prufrock, noirs les escaliers et la cage d’ascenseur du 667, boulevard Noir. Noire également la case prison par laquelle ils étaient passés à Villeneuve-des-Corbeaux, noir le coffre de l’auto du comte Olaf qui les avait menés de la clinique Heimlich à l’arrière-pays, où les attendaient les tentes noires de Caligari Folies. Noire avait été la fosse creusée de leurs mains au cœur de noirs décombres, dans les monts Mainmorte, noire l’écoutille par laquelle ils s’étaient glissés à bord du sous-marin Queequeg, et noire la réception de l’hôtel Dénouement, où ils avaient cru voir s’achever enfin le plus noir de leurs désastreuses aventures. Noirs étaient les desseins du comte Olaf, noirs



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