[Orphelins baudelaire 04] cauchemar à la scierie by Lemony Snicket

[Orphelins baudelaire 04] cauchemar à la scierie by Lemony Snicket

Auteur:Lemony Snicket [Snicket, Lemony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 2092823574
Publié: 2000-03-07T23:00:00+00:00


Chapitre VIII

Les enfants Baudelaire sortirent dans la rue et suivirent du regard l’ambulance qui emmenait Phil à l’hôpital. Puis ils posèrent les yeux sur le portail, avec son inscription en chewing-gums momifiés. Puis ils inspectèrent leurs pieds et les craquelures du trottoir. Bref, ils évitaient soigneusement de regarder vers le bas de la rue, du côté de certaine bâtisse en forme d’œil.

— On n’est pas obligés d’y aller, suggéra Violette soudain. On pourrait très bien filer à l’anglaise. On n’aurait qu’à se cacher jusqu’au passage du train et se glisser dedans pour filer au diable. Après tout, maintenant, on sait travailler dans une scierie. On pourrait se faire embaucher, quelque part loin d’ici.

— Et si le comte Olaf nous retrouvait ? dit Klaus en clignant des yeux comme un hibou insomniaque. Qui nous défendrait contre lui ?

— On se défendrait nous-mêmes.

— Ah oui ? Nous-mêmes ? Trois enfants dont l’un ne marche pas encore tout à fait tout seul et l’autre n’y voit pas à deux mètres ?

— On l’a déjà fait, s’entêta Violette. On lui a déjà échappé.

— De justesse, rappela Klaus. Et j’y voyais clair. Non, essayer de filer, merci bien. Sans lunettes, très peu pour moi. Il faut retourner voir le Dr Orwell et espérer que, cette fois, tout se passera sans problème.

À ce seul nom, Dr Orwell, Prunille eut un petit cri horrifié. Violette était trop grande pour crier, sauf en cas d’urgence absolue, mais elle n’était pas trop grande pour trembler.

— Le pire, dit-elle, les yeux sur la bâtisse en forme d’œil, c’est de n’avoir aucune idée de ce qui nous attend là-bas. Klaus, je t’en supplie, essaie de te souvenir. Fais un effort. Qu’est-ce qui s’est passé, une fois entré là ?

— Je ne sais plus, dit Klaus penaud. Je me souviens vaguement de m’être débattu devant la porte. Je répétais à Charles que je ne voulais pas entrer, mais lui me disait que c’était ridicule, que les médecins sont gentils, qu’il ne faut pas avoir peur d’eux.

— Ha ! fit Prunille, et c’était le ha ! qui signifie : « Elle est bien bonne ! »

— Et ensuite ? le pressa Violette.

Klaus ferma les yeux.

— Ensuite… J’aimerais pouvoir le dire. Mais tout se passe comme si cette partie de mon cerveau avait été effacée d’un coup d’éponge. Comme si j’avais dormi tout du long, depuis l’instant où j’ai franchi la porte, jusqu’à… jusqu’à tout à l’heure, à la scierie.

— Pourtant, tu ne dormais pas, dit Violette. Tu te baladais comme un zombie. Comme un somnambule. Et tu as provoqué cet accident et blessé ce pauvre Phil.

— Oui, c’est affreux, dit Klaus. Et je ne me souviens d’absolument rien. Comme si…

Il se figea, regardant droit devant lui.

— Klaus ? s’affola Violette.

— … Comme si j’avais été hypnotisé.

Il posa les yeux sur Violette, puis sur Prunille, de cet air absent qu’il avait lorsqu’il tirait quelque chose au clair. Et brusquement il s’écria :

— Bon sang, mais oui ! L’hypnose expliquerait tout.

— L’hypnose ? dit Violette. Je croyais que c’était seulement dans les films d’épouvante.



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