Le grand arbre d'Avalon by T. A. Barron

Le grand arbre d'Avalon by T. A. Barron

Auteur:T. A. Barron [Barron, T.A.]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2-89786-128-5
Éditeur: ÉDitions Ada
Publié: 2017-10-20T04:00:00+00:00


19

L’odeur de la résine

Des flammes vertes, crépitantes de chaleur et de lumière — de mystère aussi – engloutirent Brionna et Shim.

Tout à coup, les deux voyageurs disparurent. Réduits en cendres, mais pas brûlés. Avalés, mais pas détruits. Car ils avaient plongé au cœur des veines du Grand Arbre d’Avalon. Un arbre qui vivait, qui respirait.

La dernière chose dont Brionna se souvint, en entrant dans le passage, fut le fort crépitement des flammes. Elle comprit, en cet instant, qu’elle avait disparu, non seulement de cet endroit particulier de la forêt de Boisracine, mais également d’elle-même, d’une certaine façon. Emportée par les rivières de lumière verte, elle s’unissait au Grand Arbre, corps, esprit et âme. Si elle existait encore à présent, c’était uniquement à travers le souffle et le sang d’Avalon.

Sa chute l’entraînait vers l’intérieur et vers des profondeurs de plus en plus grandes. Elle était entrée dans le Grand Arbre totalement, sans heurt, comme une goutte d’eau, un grain de sable, une étincelle.

Une puissante odeur de résine la submergea. C’était l’odeur de la clairière, de la graine germée, du champignon des bois, des rives humides d’un ruisseau. Il s’y mêlait celle des feuilles et des jeunes pousses, de la vieille fourrure et de la peau tendre, de l’écorce chaude et des plumes flottant au gré du vent. L’odeur de l’élano, sève de l’Arbre et source de vie.

Les rivières palpitantes la portaient, la tiraient, l’enveloppaient. Tout cela sans mouvement, du moins sans mouvement physique. Car maintenant tout l’être de Brionna s’était fondu dans Avalon, comme un souffle se fond dans celui qui respire. Elle était les deux à la fois, air et poumons, sang et veines, cœur et âme.

Elle était à l’intérieur de l’Arbre.

Elle faisait partie de l’Arbre.

Elle était l’Arbre.

Toujours plus bas, plus bas, elle s’enfonçait… Toujours entourée de l’odeur de résine. Des lumières vertes brillaient soudain, puis s’éteignaient et se rallumaient. Des rayons rouge foncé et bruns scintillaient puis disparaissaient. Des taches jaunes apparaissaient, voletant comme un vol de papillons avant de se dissoudre dans le vert.

Partout elle entendait un son : un son haletant, qui enflait, se prolongeait indéfiniment, le son de la lumière, de la terre et de l’air qui s’unissent. Le son de la vie qui jaillit, croît et finalement meurt pour se renouveler et jaillir de nouveau. Les branches se tendent vers le ciel, s’allongent, se plient ou se cassent, mais la respiration continue sans fin. Encore et encore. Pour toutes les créatures, pour tous les temps.

Soudain, l’odeur de résine s’intensifia. Brionna sentit renaître une conscience d’elle-même, d’une partie d’elle-même qu’elle avait oubliée depuis longtemps. Et encore plus fort, plus profondément, elle éprouva la douleur d’avoir perdu ce qu’elle avait été, le regret de ce qu’elle laissait derrière elle.

Une lumière verte s’intensifiait. Juste devant elle, elle enfla et chatoya en crépitant bruyamment, au point qu’elle devait faire un effort pour entendre sa propre respiration, et celle d’Avalon.

Des flammes ! Elle tomba, tête la première, à travers le passage en même temps que Shim. Pendant quelques secondes, elle



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