[Orphelins baudelaire 01] tout commence mal... by Lemony Snicket

[Orphelins baudelaire 01] tout commence mal... by Lemony Snicket

Auteur:Lemony Snicket [Snicket, Lemony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
Publié: 1999-01-14T23:00:00+00:00


Chapitre VII

Des livres, il en existe de toutes sortes, dans tous les formats, tous les genres. Et rien d’étonnant après tout : les gens aussi, il en existe de toutes sortes, dans tous les formats, tous les genres ; il est bien normal que chacun souhaite lire ce qui lui plaît. (Par exemple, si vous détestez les livres dans lesquels des enfants vivent des aventures horribles, vous feriez mieux de refermer celui-ci séance tenante.)

Mais il est aussi des livres que personne n’a jamais envie de lire, et ce sont les livres de droit. Dans ces livres-là, on ne parle que de lois. Et ils sont toujours affreusement longs, affreusement ennuyeux, affreusement ardus à lire. C’est d’ailleurs ce qui permet aux juges, aux avocats et à tous les hommes de loi de devenir très riches : eux seuls ont eu le courage de lire jusqu’au bout ces livres à dormir debout. Et seule l’envie de devenir très riche peut inciter à s’attaquer à des livres affreusement longs, affreusement ennuyeux et ardus – elle seule peut pousser à les lire en entier.

Les enfants Baudelaire, bien sûr, avaient une raison très spéciale de s’attaquer à des livres de droit. Leur but n’était pas de devenir riches, mais d’empêcher le comte Olaf de faire quelque chose d’odieux pour devenir riche. Pourtant, même avec cette bonne raison, lire ces grimoires était une tâche très, très ingrate.

— Juste ciel ! s’écria la juge Abbott lorsque, entrant dans la pièce, elle vit dans quoi s’étaient plongés ses jeunes invités.

Elle leur avait ouvert la bibliothèque, mais elle était repartie presque aussitôt s’occuper des fleurs de son jardin, laissant les trois orphelins seuls dans ce palais de la lecture.

— Et moi qui vous croyais intéressés par le génie mécanique, la faune d’Amérique du Nord et l’art dentaire ! Êtes-vous sûrs que vous tenez tant à lire ces gros manuels de droit ? Même moi, je n’y tiens pas spécialement, et pourtant le droit est mon métier.

— Oui, madame, mentit Violette. Je les trouve très intéressants.

— Moi aussi, assura Klaus. Violette et moi pensons faire du droit, plus tard. Pour nous, ces livres sont passionnants.

— Ah bon, dit la juge. Mais Prunille, j’en suis sûre, est bien moins passionnée. Si elle venait plutôt m’aider à jardiner ?

— Gloupi ! lança Prunille de sa petite voix suraiguë.

Autrement dit : « Oui, j’ai mille fois plus envie de jardiner que de rester ici à regarder mes aînés le nez dans de gros livres. »

— D’accord, dit Klaus en remettant sa petite sœur aux mains de la juge. Mais méfiez-vous, elle est bien capable d’avaler de la terre !

— Je vais faire très attention, dit gaiement la juge. Quelle n’aille pas se rendre malade. Surtout si près de la grande représentation !

Violette et Klaus échangèrent un regard. Violette hasarda :

— Vous êtes contente de jouer dans cette pièce ?

Le visage de la juge s’illumina.

— Contente ? Enchantée, oui ! Monter sur scène est un vieux rêve. Déjà, toute petite… Et voilà que le comte Olaf m’offre l’occasion de le réaliser.



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