Orages sur Calone by Alain Page

Orages sur Calone by Alain Page

Auteur:Alain Page [Page, Alain]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
ISBN: néant
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1964-02-01T05:00:00+00:00


CHAPITRE IX

Calone se retourna vers Laure Tolar.

— Morte, n’est-ce pas ? Vous l’avez tuée… Laure avait encore reculé. Elle était tout contre le mur, une main appuyée à une commode. Elle était en pleine panique. La vue de Ruth morte avait cueilli Calone à froid. C’était inattendu, imprévu. Il alluma la lumière, souffla les bougies pour chasser cette ambiance funèbre et jeta une couverture sur le corps de Ruth.

— Maintenant, on va parler, dit-il à Laure. Elle secoua la tête, son regard s’affola un instant et plusieurs « non ! » s’échappèrent de ses lèvres entrouvertes.

Calone sortit son automatique, lança :

— Pourquoi ?

— Elle ne sera pas souillée, marmonna Laure. Il n’y a de pureté que dans la mort.

Deux catégories de gens mettaient Calone mal à l’aise : les imbéciles et les fous. Mais Laure Tolar était-elle réellement folle ? Fallait-il voir vraiment une perversion sexuelle dans ce meurtre ?

— Venez, commanda Calone. On va aller s’expliquer ailleurs.

Il fit un pas et Laure bondit sur le côté.

— Ne me touchez pas !

Calone allait passer outre lorsqu’on frappa à la porte. Il s’immobilisa, écouta. On frappa de nouveau, des coups lourds, appuyés, insistants. Puis une voix parvint à travers le panneau, une voix d’homme :

— Ouvrez ! Police.

Calone hésita, jeta un coup d’œil à Laure qui, curieusement, paraissait soulagée. Il empocha son arme, se dirigea vers la porte qu’il ouvrit.

Ils étaient deux, un grand type en civil et un autre en uniforme. Ils regardèrent Calone d’un air soupçonneux.

— Vous en avez mis du temps.

— Qu’est-ce que vous voulez ?

— Pas grand-chose… Juste jeter un coup d’œil.

— Pourquoi ?

Calone se tenait, un peu en retrait, la main dans la poche de son veston. Celle qui contenait l’automatique.

— Ce sont les voisins qui se sont plaints… Ils ont téléphoné en disant qu’ils avaient entendu des cris… comme si on égorgeait quelqu’un ici.

— Personne n’a été égorgé, fit Calone.

Le civil eut un mince sourire.

— Dans ce cas, ça ne vous ennuie pas qu’on jette un coup d’œil ?

— Pas du tout, entrez… Le cadavre est dans le living, sur le divan.

Les deux types échangèrent un clin d’œil avant de rentrer. Calone ne les quittait pas des yeux. Le civil pénétra dans le living, jeta un coup d’œil à Laure, se dirigea vers le divan. Il souleva la couverture, se retourna d’un bond :

— Bon Dieu ! Mais c’est vrai !

Son regard alla de Laure à Calone, revint à ce dernier.

— Qui a fait le coup ?

Calone était coincé. Innocenter Laure, c’était s’accuser, lui. L’accuser, elle, c’était perdre définitivement l’occasion de l’interroger. Il eut vite fait son choix.

— C’est cette dingue… Je les ai trouvées ensemble lorsque je suis arrivé.

Le civil tourna la tête vers Laure, l’observa un moment. Il se frotta le menton.

— C’est vrai ça, madame ?

Laure Tolar resta silencieuse. Le civil se tourna vers le flic en uniforme, constata :

— Elle ne veut pas parler.

— À mon avis, chef, on devrait les embarquer tous les deux.

— Ce n’est pas une mauvaise idée…



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