9 by Unknown

Auteur:Unknown
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2013-02-22T02:37:48+00:00

Monk la regarda à travers la porte vitrée du hall d’entrée.

Longs cheveux blonds retenus en arrière par un bandeau. Longue robe noire. Longues jambes. Silhouette mince et parfaite sous la veste beige. Décolleté alléchant. Rouge à lèvres qu’elle venait d’appliquer. Visage enflammé.

Bon sang ! Elle n’en pouvait plus. Et elle le connaissait seulement depuis cinq heures ! Son ton glacial au téléphone était une ruse.

Elle sortit mais retint la porte. Elle sourit. Ses yeux. Ah... Ses yeux.

— C’est très gentil à vous d’être venu, dit-elle en jetant constamment des coups d’œil par-dessus son épaule.

— Désolé encore pour la confusion, s’excusa-t-il en plongeant son regard dans le sien.

— Vous avez ma partition ?

Monk la lui tendit. Elle lui rendit la sienne dans un sac Waterstone.

— Belle soirée pour une promenade, commença-t-il.

— En effet, j’espère que vous en ferez bon usage et que ça se passera bien.

— Quoi ?

— Pour Tristesse, bonne chance et merci encore d’être passé.

— Vous êtes très élégante. C’est une robe Armani ?

— Chanel.

— Oh ! lâcha-t-il, l’air impressionné, en levant les sourcils. Sans vouloir vous offenser, les chaussures ne vont pas avec mais vous le savez certainement.

Elle baissa les yeux et ne sembla pas blessée le moins du monde.

— Ce sont mes chaussures de marche.

— En parlant de marche...

Monk mit ses doigts dans sa bouche et siffla.

— Allez, mon vieux, on va se promener !

Ellen entendit des aboiements et aussitôt son visage s’illumina. Monk dénoua rapidement la laisse qu’il avait attachée à la rambarde et suivit Ellen. La chienne aboyait comme une folle devant l’abri à vélos, à l’autre bout de la terrasse.

Il tira sur la laisse avec fermeté et ramena la sale bête vers lui en la traînant mètre par mètre, jusqu’à ce qu’elle décide de trottiner tranquillement vers les bras tendus d’Ellen.

La jeune femme s’accroupit et caressa la tête et le cou de la bestiole immonde.

— C’est une femelle !

— En effet.

— Elle est dans un état épouvantable. Elle est à vous ?

— Je crois qu’elle s’est bagarrée aujourd’hui.

— Pauvre chérie, dit Ellen en examinant les pattes cradingues. Il faudrait consulter un vétérinaire. Vous ne la lavez jamais ? s’enquit-elle en soulevant une touffe de poils crottés.

Monk savait qu’il existait certainement une réponse intelligente, mais aucune ne lui vint à l’esprit.

À présent, elle retroussait les babines de la chienne, qui révélèrent des dents malsaines.

— Ils peuvent développer toutes sortes de maladies si on ne les lave pas.

— J’y pense depuis un moment.

— Elle mange bien ?

— Comme un cheval.

— On ne dirait pas.

Ellen faisait ce qu’elle voulait de la chienne transformée en une boule affectueuse. O’Leary n’avait pas compris que pour contrôler un chien, il faut un maximum de ce qui lui manquait profondément : le charisme.

— Où vas-tu te promener, fifille ? demanda-t-elle à la chienne surexcitée.

— Sur la jetée. Nous y allons tous les soirs, répondit Monk.

— C’est bizarre que nous ne nous soyons jamais rencontrés, j’y suis aussi à ce moment-là, fit remarquer Ellen en consultant sa montre.

— Vous êtes la bienvenue. Apparemment, vous avez la cote.

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