Maxence et les fantômes by Christophe Miraucourt

Auteur:Christophe Miraucourt [Miraucourt, Christophe]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Jeunesse
ISBN: 9782700262445
Éditeur: Rageot
Publié: 2019-03-15T00:00:00+00:00

Une fouille instructive

D’une main un peu fébrile, je tourne la clé dans la serrure tandis que Marie traverse le mur. La porte s’ouvre sans difficulté et nous nous engouffrons dans le repaire de nos suspects. J’ai l’impression qu’un tambour s’est logé dans mon crâne, mais ce ne sont que les battements de mon cœur qui cognent contre mes tempes. Serena elle-même a perdu l’apparente décontraction qu’elle affichait jusqu’ici.

Je jette un regard circulaire. Les rideaux des fenêtres sont tirés, il n’y a aucune décoration, aucun désordre, et pratiquement pas de meuble dans la pièce principale, hormis une table, deux chaises et un buffet.

Je fais un tour rapide dans la chambre : les placards sont vides, aucun vêtement. Serena résume ma pensée à voix haute.

– C’est juste une planque qui leur permet de mieux surveiller Andréa et de préparer leur coup, affirme-t-elle.

Je me dirige vers le buffet quand, soudain, j’entends du bruit sur le palier et juste après, je vois la poignée de la porte d’entrée bouger. Serena et moi sommes pétrifiés. Mes jambes se dérobent quand Andrew apparaît dans l’encadrement, l’air aussi effrayé que nous.

– Entre vite ! commande Serena d’un ton brusque. Tu nous as fichu une sacrée trouille !

– Pendant que vous fouillez l’appartement, je vais aller faire le guet en bas de l’immeuble, me propose Marie tandis que sa silhouette s’évanouit.

Toujours apeuré, Andrew a besoin de s’asseoir quelques instants. Pendant ce temps, j’ouvre le buffet que les malfrats n’ont pas pris la précaution de fermer à clé. Ils ne s’attendaient sûrement pas à ce qu’un fantôme les dénonce…

Je découvre un appareil photo numérique, une imprimante équipée d’un emplacement pour introduire la carte-mémoire de l’appareil et surtout de nombreuses photos que j’étale sur la table. On y voit Andréa se rendant à la boulangerie, chez le coiffeur, à l’auditorium, en tram, à pied, Andréa faisant ses courses, se promenant, ou sirotant une boisson à la terrasse d’un café. Parfois, elle porte son étui contenant le précieux stradivarius.

Les photos sont prises de loin, à l’insu de leur victime. Au dos, elles sont datées. On a aussi écrit à la main l’heure à laquelle elles ont été prises et des informations sur le lieu fréquenté par Andréa.

Serena déniche une feuille pliée en quatre sur laquelle figure l’emploi du temps détaillé de la concertiste depuis au moins un mois et des annotations qui reviennent régulièrement comme : « trajet habituel », « violon resté à l’appart ».

Remis de ses émotions, Andrew déniche deux brassards de sécurité soigneusement rangés sur l’étagère du bas.

– Je commence à comprendre, murmure Serena.

– Explique, je l’encourage.

– Les deux hommes ont loué cet appartement en pensant voler le violon dans le logement d’Andréa quand elle sortait sans l’emporter. Ils l’ont espionnée pour connaître ses habitudes.

– Mais Andréa nous a prévenus que son porte était blindée ! s’exclame Andrew. Impossible de voler le stradivarius en son absence !

Serena hoche la tête.

– Alors ils ont mis au point un plan B. Ils se sont fait embaucher à l’auditorium comme agents de sécurité.

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