La Ferme Des Animaux by George Orwell

La Ferme Des Animaux by George Orwell

Auteur:George Orwell [Orwell, George]
La langue: eng
Format: epub
Tags: fable, politique, totalitarisme, littérature anglaise
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-06-26T18:03:57+00:00


VII

Un rude hiver. Après les orages, la neige et la neige fondue, puis ce fut le gel qui ne céda que courant février. Vaille que vaille, les animaux poursuivaient la reconstruction du moulin, se rendant bien compte que le monde étranger les observait, et que les humains envieux se réjouiraient comme d’un triomphe, si le moulin n’était pas achevé dans les délais.

Les mêmes humains affectaient, par pure malveillance, de ne pas croire à la fourberie de Boule de Neige : le moulin se serait effondré tout seul, à les en croire, à cause de ses murs fragiles. Les animaux savaient, eux, que tel n’était pas le cas – encore qu’on eût décidé de les rebâtir sur trois pieds d’épaisseur, au lieu de dix-huit pouces, comme précédemment. Il leur fallait maintenant amener à pied d’œuvre une bien plus grande quantité de pierres. Longtemps, la neige amoncelée sur la carrière retarda les travaux. Puis ce fut un temps sec et il gela, et les animaux se remirent à la tâche, mais elle leur était pénible et ils n’y apportaient plus qu’un moindre enthousiasme. Ils avaient froid tout le temps, la plupart du temps ils avaient faim aussi. Seuls Malabar et Douce gardaient cœur à l’ouvrage. Les animaux entendaient les exhortations excellentes de Brille-Babil sur les joies du service et la dignité du labeur, mais trouvaient plus de stimulant dans la puissance de Malabar comme dans sa devise inattaquable : « Je vais travailler plus dur. »

En janvier la nourriture vint à manquer. Le blé fut réduit à la portion congrue, et il fut annoncé que, par compensation, une ration supplémentaire de pommes de terre serait distribuée. Or on s’aperçut que la plus grande partie des pommes de terre avait gelé, n’ayant pas été assez bien protégées sous la paille. Elles étaient molles et décolorées, peu comestibles. Bel et bien, plusieurs jours d’affilée les animaux se nourrirent de betteraves fourragères et de paille. Ils semblaient menacés de mort lente.

Il était d’importance capitale de cacher ces faits au monde extérieur. Enhardis par l’effondrement du moulin, les humains accablaient la Ferme des Animaux sous de nouveaux mensonges. Une fois encore, les bêtes mouraient de faim et les maladies faisaient des ravages, elles se battaient entre elles, tuaient leurs petits, se comportaient en vrais cannibales. Si la situation alimentaire venait à être connue, les conséquences seraient funestes ; et c’est ce dont Napoléon se rendait clairement compte. Aussi décida-t-il de recourir à Mr. Whymper, pour que prévale le sentiment contraire. Les animaux n’avaient à peu près jamais l’occasion de rencontrer Mr. Whymper lors de ses visites hebdomadaires : désormais, certains d’entre eux, bien choisis – surtout des moutons –, eurent l’ordre de se récrier, comme par hasard, quand il était à portée d’oreille, sur leurs rations plus abondantes. De plus, Napoléon, donna ordre de remplir de sable, presque à ras bord, les coffres à peu près vides de la resserre, qu’on recouvrit ensuite du restant de grains et de farine. Sur un prétexte plausible, on mena Mr.



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