Mandela, un destin by Biographies

Mandela, un destin by Biographies

Auteur:Biographies [Biographies]
La langue: fra
Format: epub
Tags: 2016-02-28T20:49:10.033000+01:00
Éditeur: Edi8 - First Editions
Publié: 2011-05-05T13:20:47.286196+00:00


1- Voir supra, chapitre 2.

2- Gordon Winter, Inside BOSS : South Africa’s Secret Police, Pinguin Books Ltd., 1981.

3- The Asian Age, 29 janvier 2002.

4- RFI, 9 février 2010.

5- Ibid.

13

Le soulèvement de Soweto

E n cette année 1976, l’heure tant attendue a enfin sonné pour Mac Maharaj : après douze ans de détention, le voici libre de quitter Robben Island. Dans ses bagages, plusieurs carnets de notes dont il s’est servi pour ses études. Mais autant de reliures dans lesquelles il a réussi à dissimuler le manuscrit de Nelson Mandela. Sa liberté recouvrée, Maharaj va naturellement la mettre à profit pour retrouver au plus tôt les membres de sa famille et ses proches, mais aussi pour rejoindre ses amis de l’ANC. D’abord à Luzaka, puis à Londres, sa destination finale. Là l’attend Oliver Tambo, dont les relations lui permettront de faire publier le fameux manuscrit, précieux témoignage qui, il l’espère ardemment, portera le coup de grâce au régime de l’apartheid1…

En attendant, à plusieurs milliers de kilomètres de là, dans son île-forteresse, Mandela, lui, affûte ses arguments à l’annonce d’une visite peu banale : celle du ministre de l’Intérieur, Jimmy Kruger lui-même, venu lui proposer une offre que, dans son esprit, Mandela ne pourra refuser. En substance, une libération anticipée en échange d’un exil au Transkei, où il vivrait avec femme et enfants, mais en s’abstenant définitivement de toute activité politique. « Une retraite et un long repos mérités », lui résume Kruger. Mais Mandela n’est pas homme à vendre au plus offrant ni son âme ni ses idéaux de paix, d’égalité et de liberté. Ce qu’il martèle à son interlocuteur, tout en lui rappelant qu’il s’est toujours opposé à la création des bantoustans, y compris celui du Transkei. En clair, seul un « renégat » pourrait accepter sa proposition. Contrarié, Kruger proteste, en vain, et quitte Robben Island ; mais il n’a pas dit son dernier mot. Ainsi, il est de retour un mois plus tard, pour tenter à nouveau de convaincre Mandela d’accepter la proposition du gouvernement ; mais l’entêté prisonnier lui oppose le même refus catégorique…

Entêtés, les collégiens et étudiants de Soweto le sont tout autant, et aussi franchement remontés : à la mi-juin 1976, ils descendent dans la rue. À l’origine de leur mobilisation, la récente décision des autorités de réformer le système éducatif, notamment en faisant de l’afrikaans la langue obligatoire dans les écoles bantoues. Pour les jeunes Noirs, il ne peut être question de se laisser imposer la langue de l’oppresseur blanc, indissociable de sa politique d’apartheid. Soutenus par le mouvement Black Consciousness (Conscience noire), fondé par Steve Biko après les tueries survenues en mars 1960 à Sharpeville, ils sont ainsi environ 15000 à se retrouver dans les rues de Soweto le 16 juin derrière des banderoles pour une manifestation qui se veut non violente. Enfin, pas aux yeux du ministre de l’Intérieur Kruger, pour qui un tel rassemblement ne peut être toléré. D’où la consigne stricte adressée au chef de la police : rétablir l’ordre par tous les moyens.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.