Maîtresse à bord by John D. MacDonald

Maîtresse à bord by John D. MacDonald

Auteur:John D. MacDonald [MacDonald, John D.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
ISBN: 9782070435524
Google: MpE3AgAACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1985-04-14T22:00:00+00:00


CHAPITRE XIV

Raoul Kelly savait que son nom figurait sur certaines listes spéciales.

Il avait obtenu un permis de port d’arme pour sa protection personnelle, un Colt Cobra, calibre 38 à canon court, qui tenait facilement dans la poche de son pantalon sans faire de bosse. Mais, habituellement, il le gardait dans la boîte à gants de sa voiture.

En quittant la villa Harkinson avec Cisca, il avait remarqué une Plymouth grise, un modèle de l’année, garée non loin de l’autoroute. Et, plusieurs fois au cours de la soirée, tandis qu’il essayait en vain de convaincre cette entêtée de Francisca, l’image de la voiture grise lui était revenue. Elle avait fini par lui donner une inspiration.

— Eh bien, d’accord, Cisca. Je resterai près de toi, quoi qu’il arrive. Et un jour, cette année ou l’année prochaine, ils réussiront à me tuer.

L’épiant du coin de l’œil, il vit son visage passer par toute une gamme d’émotions. D’une voix entrecoupée par l’émotion, elle finit par s’écrier :

— Non, je ne veux pas que tu meures. Qu’est-ce qui me resterait, alors ? Rien ! Plus rien ! Tu ne devrais pas m’aimer, Raoul ! Qu’est-ce que je suis, moi ? Une fille de rien du tout. Je ne suis pas une fille pour toi ! Mais tu t’entêtes. Alors je viendrai avec toi. Pour te sauver. J’irai n’importe où avec toi. Je m’occuperai de toi. Je ferai tout ce que tu voudras, quand tu voudras. Je le jure devant Dieu !

Elle baissa la tête et poussa un grand soupir. Raoul sentit les larmes lui monter aux yeux en se rendant compte à quel point il avait attendu cette déclaration. En la ramenant à la villa, il avait de nouveau repéré la voiture grise. Ses phares l’avaient effleurée en prenant le virage. Elle était garée à une cinquantaine de mètres de la route qui menait à la villa Harkinson, en partie cachée par un petit bouquet d’arbres.

Il laissa Cisca à la grille du petit parc qui entourait la villa, fit demi-tour et trouva un endroit pour se garer, dans un chemin de traverse, à deux cents mètres de la Plymouth. Il prit le revolver dans la boîte à gants, descendit de voiture et attendit que ses yeux s’accoutument à l’obscurité.

Puis il gagna le bouquet d’arbres et distingua la tache claire de la voiture. Il s’approcha encore et vit luire le rétroviseur du côté du conducteur. Derrière le volant, il aperçut la silhouette trapue d’un homme tassé sur lui-même. Il touchait presque l’arrière de la voiture pour pouvoir la toucher quand la portière s’ouvrit, allumant du même coup le plafonnier. Un homme en descendit. Raoul sentit sa main moite se crisper sur la crosse de bois strié de son revolver.

Il avança de deux pas et lança :

— Ne vous retournez pas. Je suis armé. Pas de mouvement brusque.

Au bout de cinq secondes de silence, l’homme demanda :

— Que voulez-vous ?

— Qu’est-ce que vous faites ici ?

— Vous êtes de la police ?

— C’est moi qui pose les questions !

« Et maintenant, qu’est-ce que je vais lui demander ? » poursuivit Raoul intérieurement.



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