L'orphelin de perdide by Stefan Wul

L'orphelin de perdide by Stefan Wul

Auteur:Stefan Wul [Stefan Wul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 2012-03-04T10:44:35+00:00


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Max courait sur les traces du rouquin. Les pas du fugitif s'étaient imprimés dans les sables. On voyait sinuer la piste entre les troncs des bois morts. Des troncs énormes comme des colonnes.

Max suffoquait comme dans un four et le sable éclatant brûlait la plante de ses pieds nus. Tout en courant, il se demandait quelle folie le poussait à la chasse d'un homme perdu, de toute façon, sur cette aride planète.

Le mulâtre avait agi sans réfléchir et il ne savait plus maintenant s'il cherchait Martin pour le tuer de sa main ou bien pour lui cracher en face qu'il en avait pour quelques heures à crever de soif avant de se dessécher sur place. C'était une question de dernier mot. Il ignorait si le rouquin cherchait délibérément la mort ou se montrait assez fou pour tenter une chance dans ces conditions. Mais il lui était surtout intolérable que l'agression de Silbad demeure impunie.

Au détour d'un bosquet pétrifié, ses yeux brûlés de sueur virent danser une tache rouge à une cinquantaine de mètres : la chevelure de Martin. Celui-ci escaladait lourdement une levée sableuse. Max gagna du terrain et atteignit le pied de la dune en quelques foulées quand Martin parvenait au faîte. Mais là, il vit son homme tituber, basculer en arrière et rouler sur la pente. Le mulâtre courut à sa rencontre en grondant de satisfaction. Il reçut le corps dans les jambes et le redressa par les cheveux. Martin avait les yeux révulsés, la bouche sanglante; empennée de métal, une flèche courte et robuste dépassait de poitrine.

Les tempes battantes, Max n'entendit pas les cris rauques et les glapissements soudain nés du désert. Quand il leva les yeux, il vit la crête de la dune se hérisser de gesticulantes silhouettes.

Sur l'instant la surprise l'empêcha d'avoir une idée nette de la situation. Plusieurs ébauches d'hypothèses tournoyèrent dans son esprit « Qui sont ces... amis, puisqu'ils ont abattu Martin ?... Pourquoi cette attitude hostile... non ? Ce monde est désert... mirage ? »

Cette indécision ne dura qu'une seconde. Il comprit qu'il était bel et bien attaqué. Nu et désarmé, il détala.

Mais une autre troupe avait tourné la dune et arrivait par la droite. Emporté par son élan, il ne put crocheter pour l'éviter, heurta en plein le plus rapide de ses adversaires, grand diable au visage farouche qui roula sur le sol et lui prit une jambe au passage. A son tour, il trébucha, dégagea son membre, envoya son poing comme un bolide dans une figure aux dents découvertes, saisit un bras tendu vers lui, fit pirouetter en l'air un corps qui en faucha deux autres à la volée. Il vit une ouverture et fonça... Mais un nœud coulant s'abattit en sifflant sur ses épaules et le jeta au sol.

Il mâcha du sable et de la sueur, s'assit au milieu d'un cercle d'épées disparates brandies par des hommes... également disparates.

— J'ai dit « vivant » ! hurla une voix aigre.

Les épées s'abaissèrent.

Vêtus d'oripeaux, ses agresseurs étaient un échantillonnage bariolé de toutes les races connues.



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