L'idéal d'une autre vie by Marie-Anne Conti & Marie-Anne Conti

L'idéal d'une autre vie by Marie-Anne Conti & Marie-Anne Conti

Auteur:Marie-Anne Conti & Marie-Anne Conti [Conti, Marie-Anne & Marie-Anne Conti]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Auto-Édité
Publié: 2022-07-05T08:13:36+00:00


13

L’inspecteur se basculait nerveusement sur son siège.

— Madame Cardot, je voudrais que nous revenions sur le moment où vous avez retrouvé votre fille. D’après l’enquête, vous vous êtes revues quelques jours avant que tout bascule dans sa vie, c’est bien cela ?

— Effectivement, Jeanne est revenue à Morvins. C’était le lendemain de mon hospitalisation.

— Le 18 avril, c’est juste ?

La vieille femme opina de la tête. L’homme se saisit d’une feuille de papier.

— Jeanne Neuville a continué à tenir son journal de façon régulière. Au fur et à mesure que l’on avance dans la lecture, on a l’impression que votre fille s’enfonce dans un paradoxe qui est psychologiquement de moins en moins tenable pour elle.

Son interlocutrice parut déroutée.

— Au fil de son imposture, Jeanne Neuville semble osciller entre un état de fascination et celui de détestation pour sa jumelle. J’ai relevé plusieurs faits marquants dans les écrits de votre fille qui illustrent mon interprétation.

L’inspecteur égraina les extraits qu’il lut à voix haute : — « Le 14 mars, Atina est une femme comblée. Son existence est exceptionnelle. Sa réussite me subjugue » puis « Le 17 mars, Atina est tyrannique. Je crois qu’elle n’est capable d’aucune humanité même envers sa propre sœur », « Lundi 22 mars, Victoire, la fille d’Atina est sublime. Quelle chance elle a d’avoir une enfant si aimante », le « 24 mars, ce séjour à Paris qui augurait le meilleur, n'était en fait qu'un douloureux mirage. Ma sœur est horrible. Je ne suis que son pantin. », « Samedi 26 mars, j’ai jeté tout ce que contenait ma valise. Ces habits de ma vie d’avant me faisaient horreur. Je ne porte dorénavant que les somptueux habits que m’a prêtés ma sœur, même quand je ne suis pas en représentation, elle qui a tellement de goût », « Jeudi 12 avril, pendant ces quelques jours à Monaco, j’ai réalisé à quel point Atina est surpuissante. En l’incarnant, j’avais l’impression d’être une reine. », « le 15 avril, elle est si égoïste, jamais je ne compterai pour elle. Les promesses qu’elle m’a fait miroiter m’ont encore plus abîmée. Pour le moment, je ne lui ai pas encore fait part de tout ce que je pensais d’elle. Je joue le jeu qu’elle m’impose. L’argent qu’elle m’a promis reste ma seule motivation », « le 17 avril, Atina est si… »

L’inspecteur s’interrompit. Il leva les yeux sur son témoin. Il constata que des larmes roulaient sur les joues de la vieille femme.

— Est-ce que ça va Madame Cardot ? demanda-t-il sur un ton moins solennel.

— Je suis fatiguée, mais je vais essayer de tenir le coup. Je veux comprendre ce qu’il s’est passé.

— Bien, dans ce cas, je souhaiterai évoquer avec vous les détails de cette dernière entrevue que vous avez eue avec votre fille. Il reprit le journal et commença la lecture : « Lundi 18 avril, Mon Cher Georges, Cette journée m’a bouleversée. Ce matin alors que je m’apprêtais à entrer en réunion, j’ai reçu un appel de l’hôpital de Morvins.



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