Les Banksters by Roche

Les Banksters by Roche

Auteur:Roche
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Albin Michel
Publié: 2014-08-15T00:00:00+00:00


Quels enseignements peut-on tirer des mauvais choix faits par des dirigeants a priori compétents ? À quel moment des financiers à peu près équilibrés se transforment-ils en banksters ?

Tout d’abord, l’isolement engendre inévitablement des comportements à risque et des jugements précipités. Trop de P-DG prennent leurs désirs pour des réalités sans jamais envisager l’échec. Aveuglés, ils ne voient plus rien.

Ensuite, ils oublient que les catastrophes peuvent se produire, même si la probabilité d’un tel événement est faible. L’absence de recul coupe les dirigeants de la réalité, par exemple en ignorant à quel point leur banque est exposée aux mauvaises créances. Comme l’a dit le fondateur de Microsoft, Bill Gates, « le succès est un mauvais professeur, il pousse des gens intelligents à croire qu’ils sont infaillibles ».

Troisièmement, les intérêts personnels sont trop souvent en conflit avec ceux de l’entreprise. La course aux bonus peut amener les patrons de sociétés cotées à surestimer la valeur de leur entreprise et à sous-estimer l’ampleur des revirements des marchés.

De plus, le culte du chef a tendance à s’aggraver. Pour se faire respecter, celui-ci doit projeter une image de machisme, de charisme, voire de despotisme de plus en plus souvent, perçue comme la clé du succès. C’est une sorte d’empereur régnant sans partage dont le comportement est copié par les maréchaux qui gèrent l’empire, devançant le moindre de ses désirs.

Enfin, l’insensibilité au doute et la certitude d’avoir toujours raison favorisent tous les dérapages. Les « biomarqueurs linguistiques », comme disent les psychologues, témoignent d’une superbe à peine déguisée. Dans les discours, les expressions « je pense », « je sais », « j’en suis certain » reviennent en boucle.

La scène se déroule à Washington, en mars 2008, au cours d’un dîner en tête à tête entre Hank Paulson, le secrétaire au Trésor du président George W. Bush, et Dick Fuld, le patron de Lehman Brothers.

Le premier, qui fut président de Goldman Sachs (l’ennemi juré de Lehman) entre 2000 et 2006, déteste le second qu’il juge infréquentable. Surnommé « le Gorille » parce qu’il mange avec ses doigts, le patron de Lehman s’est vanté de vouloir arracher et dévorer le cœur de ses adversaires. Fuld refuse d’accepter que Lehman coure à sa perte. Il n’envisage pas une seconde de recapitaliser ou de fusionner sa maison alors que c’est encore possible. Son ego surdimensionné fait capoter toute négociation.

« Dick, il faut que tu réduises drastiquement la dette de Lehman pour la vendre au plus offrant tant qu’il est temps, lui intime le ministre de Bush.

– Hank, je suis le plus ancien patron en exercice de Wall Street. Ne me dis pas comment gérer mon entreprise. J’entends coopérer mais à mon propre rythme. »

Paulson n’en croit pas ses oreilles. Fuld est sur une autre planète. Il est persuadé qu’en cas de faillite, Washington viendra à la rescousse de sa banque prise dans la tourmente des subprimes. La faillite de Lehman va provoquer la plus grande panique financière mondiale depuis la crise de 1929.

Et que déclare l’ancien directeur général



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