Le déni climatique by Henri Landes - Thomas Porcher

Le déni climatique by Henri Landes - Thomas Porcher

Auteur:Henri Landes - Thomas Porcher [Porcher Thomas - Landes Henri]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


27. La « Commission Stiglitz-Sen-Fitoussi » de 2009 sur la mesure des performances économiques et du progrès social.

28. Voir les travaux de Thomas Piketty sur les inégalités notamment dans son dernier livre : Le capital au xxie siècle, Paris, Seuil, 2013.

29. Marc Dufumier, 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation, Paris, Allary Éditions, 2014.

États-Unis/Chine :l’accord insignifiant

Le refus des États-Unis de ratifier le protocole de Kyoto et celui de la Chine de prendre des engagements contraignants sur ses émissions de CO2 ont fortement freiné l’avancement des négociations internationales sur le climat. En novembre 2014, ces deux pays (on les appelle souvent le G2 du climat) ont annoncé un accord sur la lutte contre le changement climatique engageant une baisse des émissions des États-Unis d’ici à 2025 et un pic des émissions de la Chine d’ici à 2030. Il s’agissait d’une première pour la Chine et du premier accord sur le climat de l’histoire entre ces deux pays. Il semble ainsi être une avancée « historique », ne serait-ce que parce qu’il atteste d’une prise en compte du problème de la part des deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre au monde (41 % des émissions mondiales à eux deux). Malheureusement, au-delà de la symbolique et au regard de l’objectif de 2 °C, les mesures prises par les deux pays restent largement insuffisantes et cet accord n’envoie pas forcément un bon signal aux autres pays sur la manière de traiter la question climatique.

Bien qu’étant respectivement la première et la deuxième puissance économique mondiale, les États-Unis et la Chine sont des pays au niveau de développement et à la structure de l’économie radicalement opposés. La Chine émet 9,9 milliards de tonnes de CO2 contre 5,2 milliards de tonnes pour les États-Unis, mais sa population est de 1,3 milliard d’habitants contre 316 millions pour les États-Unis, ce qui signifie qu’un Américain émet trois fois plus de CO2 qu’un Chinois30.

Les émissions de CO2 par unité de PIB sont également bien plus élevées dans le cas de la Chine que dans celui des États-Unis. Cela s’explique principalement par le fait que les États-Unis ont une répartition des secteurs économiques largement en faveur du secteur tertiaire (les services) : il représente 79,6 % contre 34,1 % pour la Chine. Or, l’intensité énergétique mesurant la consommation mondiale d’énergie par unité de volume de PIB est plus forte dans les secteurs primaires et secondaires que dans le tertiaire. La structure de l’activité économique chinoise est par définition plus génératrice d’émissions de CO2 et son acheminement vers une économie de services, comme c’est le cas dans les économies développées aujourd’hui, devrait diminuer son intensité énergétique.

Les États-Unis et la Chine, bien que proches dans les classements, sont en réalité deux économies complètement différentes et un Chinois moyen est loin de vivre aussi bien qu’un Américain. Cet écart était encore plus grand en 1997 au moment de la ratification du protocole de Kyoto. Dans ces conditions, on peut imaginer la complexité des débats lors des conférences sur le climat.



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