Les ardents by Alice WINN & Carine Chichereau

Les ardents by Alice WINN & Carine Chichereau

Auteur:Alice WINN & Carine Chichereau [Winn, Alice & Chichereau, Carine]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Les escales éditions
Publié: 2023-12-12T06:29:22+00:00


Le dernier jour au front, Carrington revint de patrouille plus blafard que jamais.

« Mes jambes sont bizarres », dit-il, et il s’effondra. Ellwood le palpa pour voir s’il n’était pas blessé (Hayes refusait de le toucher), mais ses jambes semblaient en parfait état.

« Que lui est-il arrivé, Ellwood ? demanda Gosset, plein de curiosité.

— Va vérifier les sacs de sable sur Regent Street ». Ellwood et Hayes envoyaient constamment Gosset effectuer des tâches à l’extérieur. Cela le mettait en danger, mais ils ne pouvaient supporter de le voir là.

Ellwood questionna Lonsdale à propos de la patrouille. (Il avait bien conscience du fait que Lonsdale lui plaisait, ce qui le mettait mal à l’aise. Trouver un équilibre vis-à-vis des hommes était difficile – si vous ne les connaissiez pas et ne les aimiez pas, vous ne pouviez les mener, mais si vous les aimiez trop, alors les morts en chaîne étaient dévastatrices.)

« Ça s’est passé de manière très ordinaire, mon capitaine. On a réparé les barbelés et on est revenus fissa.

— Le lieutenant Carrington dit qu’il ne parvient plus à remuer les jambes.

— Ah bon ? » Lonsdale avait l’air perplexe. « Il lui est rien arrivé.

— S’est-il produit un événement étrange ?

— Eh ben, un énorme rat farfouillait autour des corps, et à un moment il a redressé le cadavre d’un Français. On aurait cru qu’il s’était assis tout seul. On a rigolé un peu, mais le lieutenant Carrington, il est devenu blanc comme les falaises de Douvres. »

Ellwood revint à la casemate en essayant de ne pas penser à quel point il aurait aimé voir les falaises de Douvres. Hayes attendait dehors.

« Il est fou.

— Il fait semblant, dit Ellwood d’un air lugubre. Ses jambes ne présentent aucun problème. »

Mais Ellwood eut beau hurler sur Carrington, il eut beau le traiter de lâche qui devrait avoir honte de préférer laisser ses hommes mourir plutôt que de se lever pour marcher, Carrington ne bougea pas de sa couchette.

« Je sais, murmura-t-il, je sais que je suis un lâche. Mais je ne peux pas bouger les jambes, Ellwood, je ne peux pas ! »

Celui-ci menaça de lui tirer dessus s’il ne se levait pas. Carrington essaya, mais s’effondra de nouveau. Ellwood pointa son arme sur sa tête.

« Mieux vaut que vous le fassiez. Je suis un affreux poltron. Je le sais. »

À cet instant, Hayes entra et prit le pistolet des mains d’Ellwood.

« Il s’est battu à Mons et en Artois, Ellwood, c’est pas un simulateur !

— Ses jambes n’ont rien, il veut juste rentrer chez lui !

— Oui, dit Carrington d’une voix misérable. Je veux rentrer chez moi. Je sais combien c’est honteux.

— Il a perdu la boussole, c’est tout », dit Hayes.

Il insista et finalement obtint qu’on appelle les brancardiers.

Carrington fut emmené, murmurant : « Je suis un affreux poltron ! » entre deux spasmes.



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