Le Chevalier de Sainte-Hermine by Alexandre Dumas

Le Chevalier de Sainte-Hermine by Alexandre Dumas

Auteur:Alexandre Dumas [Dumas, Alexandre]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Libretto
Publié: 2021-01-15T00:00:00+00:00


Si j’étais un rayon du jour,

J’irais resplendissant d’amour,

T’envelopper de ma lumière ;

Mais je pâlirais à l’entour

De ta paupière.

Et si j’étais l’heureux miroir

Qui te mire dans ton boudoir,

En moi tu verrais ton image :

Dans mon cœur consens donc à voir

Ce beau mirage e 152.

Les quatre couplets qui suivirent eurent le même succès que le premier.

– Messieurs, dit Mme Surcouf, quand le rossignol a chanté, les autres oiseaux se taisent. Passons au salon, où le café nous attend.

René se leva, offrit son bras à Mme Surcouf, et passa avec elle au salon : à peine l’eut-il saluée et lui eut-il quitté le bras que Surcouf vint à lui, et, passant à son tour son bras sous le sien, l’emmena dans l’embrasure d’une fenêtre. René se laissa conduire avec toute la déférence qu’un inférieur a pour son supérieur.

– Je crois qu’il est temps, mon cher René, lui dit Surcouf, que cette plaisanterie cesse ; dites-moi ce que vous désirez de moi, et dans quel but vous avez cherché à me voir : vous êtes un trop charmant compagnon pour que je ne m’empresse pas, selon la mesure de ma puissance, de vous être agréable.

– Je n’ai jamais désiré autre chose, et je ne désire encore que d’être engagé par vous, mon commandant, comme simple matelot, et de faire partie de votre équipage.

– Mais qui peut vous avoir inspiré un pareil caprice ? Vous voudriez cacher inutilement que vous êtes un fils de famille ; votre éducation est celle d’un homme qui peut aspirer aux plus hautes charges de l’État. Ignorez-vous dans quelle société vous allez vous trouver, et quels services vous aurez à y faire ?

– Monsieur Surcouf, un homme comme moi, qui a fait abstraction de tout orgueil, ne trouve pas de sociétés qui soient indignes de lui. Quant à mon service, il sera pénible, je le sais ; mais vous savez que je suis fort, vous avez vu que j’étais adroit ; je ne bois que de l’eau et, quand on me force à boire du vin même en quantité qui ferait perdre la tête à un autre, vous avez vu que le vin n’a aucune influence sur moi. Quant au danger, je crois pouvoir en dire ce que je dis du vin : j’ai vécu trop longtemps attendant la mort chaque jour pour ne pas m’être familiarisé avec elle ; ayant le choix de l’arme que je voulais prendre et du maître que je voulais me donner, je me suis fait matelot, et, comme vous êtes un des officiers des plus braves et des plus loyaux que je connaisse, je vous ai choisi pour mon chef.

– Je dois vous prévenir, monsieur, dit Surcouf : un matelot, même ordinaire, qui s’engage chez nous, fait ses réserves, et, du moment où elles sont portées sur l’engagement, ses réserves sont observées.

– Je désire partager le service et la vie de mes compagnons ; je n’ai mérité qu’on me fasse grâce en rien des travaux qui m’incombent comme simple matelot ; la seule répugnance que j’aurais, vous la comprendrez facilement, ce serait de ne pas avoir un hamac à moi seul.



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