L'Aurore de l'Humanité by François Cavanna

L'Aurore de l'Humanité by François Cavanna

Auteur:François Cavanna [François Cavanna]
La langue: fra
Format: epub
Tags: humour
ISBN: 9782842303044
Éditeur: Hoëbecke
Publié: 2007-11-14T23:00:00+00:00


L’homme, comme bien vous pensez, fut assez déconcerté. Pas trop, quand même, car ce n’était pas la première fois qu’il se trouvait confronté à des situations inattendues. Ceci, ne l’oublions pas, se passait tout à fait au début des temps, et naturellement l’Homme n’était pas encore familiarisé avec les petites coquetteries de la nature. Sans trop se faire d’illusions, il se mit à courir, on ne sait jamais. Résultat : la falaise courait aussi vite que lui et il était toujours au même endroit (figure I, dessin C). L’homme eut peur. Peut-être était-il ensorcelé ? Peut-être était-il voué à toujours marcher sans avancer d’un pas ? Il eut un bref sanglot et, tout de suite après, une idée. Son idée était d’essayer de marcher dans une autre direction que vers le haut de la falaise, pour voir. Ce qu’il fit. Ouf, ça fonctionnait. Il n’était donc pas ensorcelé. C’était la falaise qui était ensorcelée. Saleté de falaise ensorcelée, va !

Et voilà qu’en marchant l’homme trouva devant lui une autre falaise. Toute droite toute lisse bien à pic, comme l’autre. Mais, au lieu d’aller vers en haut, elle allait vers en bas, celle-là. (Ici, vous avez le droit de regarder la figure II. Vous ne l’aviez pas regardée avant, j’espère ? Faites bien attention, ça va être encore plus étonnant que la première fois. Vous allez avoir une fameuse surprise, tiens !) Il continua à marcher le long de la falaise, en se disant je connais le coup, je vais marcher, marcher, et je me retrouverai en haut, au bord de la falaise, comme si je n’avais pas marché du tout. On ne me la fait pas deux fois de suite ! Sacrée falaise, va ! Et il pouffait parce qu’il était tellement plus malin que la falaise. Mais il avait à peine commencé à pouffer que, ah dis donc, il était, devinez où ? En bas de la falaise ! Tout en bas. Et pourtant, c’était une très haute falaise. Jamais il n’avait marché si vite. Qu’est-ce que ça aurait été s’il avait couru ! (Tout ça est très bien expliqué sur les dessins B et C de la figure II. Le dessin D vous montre l’Homme arrivé en bas de la falaise. On a fait comme si la falaise était coupée parce qu’elle est tellement haute qu’elle n’aurait pas tenu dans la feuille de papier, mais en réalité elle n’est pas coupée du tout.)

L’homme aurait bien voulu avoir le visage de celui qui n’est pas du tout surpris par ce genre de plaisanterie, mais c’est un visage très difficile à avoir quand on est très surpris, et en effet il n’y arrivait pas très bien. Il tassa de la terre dans ses trous de nez pour arrêter tout ce sang – oui, j’ai oublié de vous dire, il s’était mis à saigner du nez, allez savoir pourquoi. Il avait dû se cogner quelque part sans s’en rendre compte, vous savez ce que c’est quand on marche vite – et il réfléchit un peu à tout ça.



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