L'Accro du Shopping dit oui by Kinsella Sophie

Auteur:Kinsella, Sophie [Kinsella, Sophie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française
Éditeur: 3000 Ebooks Torrent
Publié: 2011-07-13T03:18:48+00:00

— Non, franchement, je vais bien, dis-je en me forçant à sourire. Bon... Voici les jupes auxquelles je pensais. Si vous essayiez celle-là, avec le chemisier blanc cassé...

Tandis que Laurel procède aux essayages, je m'installe sur le tabouret, hoche la tête, et fais quelques commentaires sans penser vraiment à ce que je dis, l'esprit toujours préoccupé. J'ai l'impression d'être allée si loin dans cet imbroglio que j'ai perdu tout sens des proportions. Maman va-t-elle ou non se mettre en rogne quand je vais évoquer le Plaza ? Mystère.

Parce que, par exemple, prenons ce qui s'est passé à Noël. Je pensais qu'elle en ferait une maladie quand je lui aurais annoncé que Luke et moi ne serions pas avec eux, et il m'a fallu des siècles pour rassembler le courage de l'appeler. Mais, à mon grand étonnement, elle ne l'a pas mal pris du tout. Elle m'a répondu que papa et elle passeraient un Noël agréable avec Janice et Martin, et que je n'avais pas à m'inquiéter. Alors, qui sait si ce ne sera pas pareil cette fois ?

Lorsque je lui aurai tout expliqué, elle dira : « Oh, ma chérie, ne sois pas sotte, évidemment que tu peux te marier où tu veux ! »

Ou alors, elle va fondre en larmes, me demander comment je peux la décevoir à ce point, et me répondre que ce n'est que morte qu'on réussira à la traîner au Plaza.

— Donc, j'ai reçu cette déposition au courrier. Cette petite garce a engagé des poursuites ! Vous y croyez, vous ? Des poursuites !

En entendant la voix agacée de Laurel, je m'alarme. Je relève la tête et la vois s'emparer d'une robe en tissu fin que j'avais sélectionnée pour le soir.

— Elle prétend avoir subi un préjudice moral et physique ! Vous vous rendez compte du culot de cette fille ?

— Laurel, dis-je, nerveuse. Pourquoi ne pas essayer cette robe plus tard ?

Je cherche désespérément autour de moi un vêtement solide et robuste que je pourrais lui donner à la place. Un manteau en tweed. Ou une tenue de ski. Mais Laurel ignore ma proposition.

— D'après ses avocats, j'ai bafoué le droit le plus élémentaire de tout être humain, à savoir, aimer la personne de son choix. Elle dénonce une agression hystérique de ma part. Ça, c'est la meilleure ! Une agression hystérique ! (Et la voilà qui enfile une jambe dans la robe avec la même vigueur que si elle cherchait à envoyer un coup de pied dans la tête de la stagiaire blonde.) Évidemment que je suis agressive ! Elle m'a volé mon mari. Elle m'a volé mes bijoux ! Qu'est-ce qu'elle croyait ? (Une manche se tire-bouchonne sur son épaule et, là, j'entends net ement le bruit d'une déchirure.) Je vous rembourserai, ajoute-t-elle sans reprendre son souffle.

— Elle vous a volé vos bijoux ? Comment ça ?

— J'ai dû vous en parler, non ? Les disparitions ont commencé à l'époque où Bill la ramenait en douce chez nous. Un pendentif avec une émeraude que m'avait donné ma grand-mère.

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