La Symphonie des monstres by Marc Levy

Auteur:Marc Levy [Levy, Marc]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier & Thriller
Éditeur: Robert Laffont
Publié: 2023-10-04T06:45:45+00:00

*

— J’avais parié sur Oleksiivka. Si elle est déjà à Novooleksiivka, c’est qu’elle est plus rapide que je ne le pensais, avoue Vital. Elle a dû marcher toute la matinée.

— Elle a pris le vélo de son père, rappelle Veronika.

— À vélo, elle serait beaucoup plus loin. J’ai étudié tous les itinéraires possibles pour la suivre à la trace.

— Dans ce cas, pourquoi est-ce que je reste ici à ne rien faire ? Indique-moi où elle est, j’ai assez d’essence, je pars la chercher.

— Elle coupe à travers champs, vous ne la trouverez jamais, et quand bien même vous passeriez la journée et la nuit à rouler dans les rues de Sal’Kove, de Mykolaïvka, ou de Novi, si elle se cache, vous n’aurez aucune chance. Sans compter que vous pourriez tomber sur une patrouille ennemie et vous faire arrêter. Laissez-la poursuivre son aventure une nuit de plus, je pense qu’elle rebroussera chemin demain matin.

— Tu le penses ou tu en es certain ?

— J’ai de bonnes raisons de le croire.

— Il paraît qu’un chien l’accompagne, c’est ce qu’elle a dit à Stefan.

— Au moins si quelqu’un veut s’en prendre à elle, il montrera les crocs, espérons que c’est un gros chien. Et à part ça, qu’a-t-elle dit d’autre ?

— Pas grand-chose, qu’elle descendait vers le sud et qu’elle donnerait de ses nouvelles ce soir.

— Si elle ne s’attarde pas en route, elle sera à Chonhar, et c’est là que les déconvenues vont commencer.

— Quelles déconvenues ? s’alarme Veronika.

— Elle ne pourra jamais franchir le check-point. D’après mes renseignements, les frontaliers passent au compte-gouttes, leurs papiers sont observés à la loupe. Lilya n’habite pas en Crimée, n’a pas l’âge d’y travailler, ils la refouleront. Voilà pourquoi elle devra rentrer chez elle. Appelez-moi dès qu’elle aura pris contact avec Stefan, quelle que soit l’heure. Demain, quand elle aura renoncé, il sera temps d’aller la chercher. À moins que vous la laissiez rentrer par ses propres moyens. C’est ce qu’auraient fait mes parents.

— Que Dieu t’entende !

— Vous croyez en Dieu maintenant ? À l’époque vous me répétiez le contraire.

— Je n’ai pas le cœur à plaisanter, Vital, merci encore d’avoir essayé.

— De rien, je dois reprendre mon travail, à plus tard.

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