La guerre des machines by Alain Yaouanc & Lieutenant Kijé

La guerre des machines by Alain Yaouanc & Lieutenant Kijé

Auteur:Alain Yaouanc & Lieutenant Kijé [Yaouanc, Alain & Lieutenant Kijé]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction, Littérature française
ISBN: 2226011420
Éditeur: Albin Michel
Publié: 1958-12-31T23:00:00+00:00


Chapitre X

Morton descendit jusqu’au fleuve pour boire un peu d’eau, puis prit une dose énergétique, qu’il tira d’un étui. Il l’avait conservée dans une de ses poches, et il lui restait assez de comprimés pour une dizaine de jours. Tant qu’il serait auprès du fleuve, peu lui importaient les réservoirs d’eau, transportés dans les monomoteurs. Il n’en aurait nul besoin ici.

L’incendie des fonderies marquait toujours l’horizon d’un point rose. Il en était à une vingtaine de milles. Peut-être trouverait-il, dans les débris d’un monocoque, un pistolet échappé à la fournaise. Les Grandes Machines avaient tué, ici, toute vie qui n’était point minérale ou végétale.

Il marcha continuellement, parcourant les derniers milles à force de volonté, son corps nerveux étant poussé par le désespoir. L’incendie déclinait. Au fond de la cuvette de schistes, bouillonnaient des flammes bleuâtres. Elles continuaient aussi à fuser des bancs de charbon, mais elles avaient perdu leur infernale vivacité. À quelques centaines de pieds, du naphte fouettait l’air, en de longues flammes fuligineuses.

Les carcasses des monocoques échoués au bord des criques étaient brûlantes. Beaucoup d’entre elles avaient explosé, creusant des brèches dans le sol, et s’y enfonçant. Leurs équipages étaient carbonisés.

Un peu plus loin, des groupes avaient été asphyxiés par des nuages de gaz. Leurs masques, déjà troués par les pluies d’acide, n’avaient pu les préserver. Sous les scaphandres d’amiante, les corps et les visages étaient intacts. Leurs armes aussi.

Il saisit un pistolet à rayons, et l’attacha à sa ceinture. Dans une réserve d’un autre monocoque, il trouva des graisses et de l’alcool. Les bouteilles en porcelaine avaient parfaitement résisté.

Le cirque atteignait soixante, soixante-dix milles. Peut-être même plus. Les lueurs violentes du naphte, qui se consumait toujours, éclairaient les formes déchiquetées. Des plaques de métal refroidissaient lentement, émettant à l’entour des lueurs rougeâtres.

Quelques Machines avaient été foudroyées, auprès d’une immense tranchée, creusée dans le roc.

Saisi de curiosité, il descendit jusqu’au bord de l’excavation. Dès son départ, elle était profonde de quatre à cinq cents pieds, et filait ensuite brutalement, sans fissures. Les eaux de ruissellement y avaient déterminé de petites anfractuosités, qu’un rayon de soleil lui précisa. Il se laissa aller, se suspendit des deux mains au rocher, et commença à descendre. À présent, il était plaqué contre la paroi, et tâtonnait. Peu à peu, il entra dans l’obscurité. La faille était étroite, et le soleil, trop bas encore sur l’horizon, n’en éclairait plus les schistes du fond.

Il sauta sur le sol qui était sec. Le jour qui brillait au-dessus de sa tête, faisait pâlir les dernières étoiles. Un tel travail n’était pas des hommes. Le seul vestige que la planète gardât de leur séjour à la surface était les trois petites constructions pyramidales, dont le sable rongeait la base.

Il suivit un couloir qui s’amorçait dans la tranchée, également très vaste, et qui parcourait une pente régulière. Des plaques de métal se joignaient sans interstices, formant un sol articulé.

Une salle sans colonnes, et dont le plafond était d’un noir de fumée, en un métal qu’il ne pouvait reconnaître, s’ouvrit devant lui.



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