La route de l'or by Scott O'Dell

La route de l'or by Scott O'Dell

Auteur:Scott O'Dell [O'Dell, Scott]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 978-2820306203
Éditeur: Kazé Editions
Publié: 2013-03-19T23:00:00+00:00


Chapitre 18

Avant l’aube, les Indiens de Nexpan se rassemblèrent devant leur autel et la haute croix de chêne qui venait d’être faite pour eux. À côté de la croix se tenaient le chef Quantah et le père Francisco et, derrière le prêtre, Zia et moi. Les trois hommes étaient également présents, même s’ils étaient arrivés en retard, dans des pourpoints soigneusement lavés. Ils avaient peu dormi cette nuit-là et seraient bien restés au camp, mais ils craignaient la colère du père Francisco.

Pendant que nous attendions que le soleil se levât, Zuñiga murmura à mon oreille :

— Les peaux de mouton sont ancrées dans le ruisseau. Il en a fallu six. Ce sont d’épaisses toisons pour retenir encore plus d’or.

Le soleil apparut et avec lui monta le cri de ravissement. Le chef Quantah prononça les trois mots incantatoires. Le père Francisco, tout raide, endura la cérémonie païenne parce qu’il le fallait bien. Lorsqu’elle fut terminée, il pointa rapidement un doigt en l’air, geste qu’il faisait souvent pour écarter le Diable. Après avoir lu un bref sermon, que Zia traduisit du mieux qu’elle pût, il entreprit de baptiser les Indiens. Il trempa le goupillon de roseaux que Mendoza avait fait et le balança d’arrière en avant. Les gouttes d’eau étincelèrent dans le soleil et tombèrent sur les visages des Indiens les plus proches. Au début, ils reculèrent puis se mirent à rire et se rapprochèrent. À nouveau, le père Francisco balança le goupillon mais, cette fois, il dirigea les gouttes d’eau vers ceux qui se tenaient plus loin.

Par-dessus les murmures et les rires, j’entendis un cri et les pas d’un homme qui arrivait en courant. Depuis l’orée du bois, une voix hurla un seul mot, clairement. Bien qu’il me fût inconnu, je compris sa signification et, en l’espace d’une respiration, il fit taire la foule rieuse. J’aperçus l’homme. Il sortait des arbres et dans sa main il brandissait une houlette de berger. Il répéta le mot encore une fois et pointa la houlette vers l’autel.

— Sancta Trinidad, murmura Roa.

— La Trinidad, ajouta Zuñiga, y todos los otros(19). Mendoza dit quelque chose entre ses dents.

La foule s’avança lentement comme une vague se brise sur la grève. Il n’y avait pas un bruit. Je n’entendais que les battements de mon propre cœur. Les Indiens s’avancèrent encore jusqu’à ce que le premier atteignît l’autel. Le chef Quantah leva la main pour les retenir. Mais Mendoza se saisit rapidement du mousquet et tira au dessus de leurs têtes. À l’orée du petit bois, des branches s’abattirent sur le sol. Au bruit, tout le monde se retourna.

Ce qui s’ensuivit, je ne m’en souviens pas très bien, tant furent confus les événements. Je me rappelle que Mendoza obligea le père Francisco à descendre de l’autel. Roa et Zuñiga agitaient en l’air leurs longs poignards. Nous frayant alors un chemin parmi la foule, en évitant le bois où une embuscade pouvait nous attendre, nous nous sommes dirigés vers notre camp.

Nous avons dû fendre la foule sans qu’une pierre ne fût jetée ni une parole prononcée.



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