Galaxie 138 by Collectif

Galaxie 138 by Collectif

Auteur:Collectif [Collectif]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
Éditeur: OPTA
Publié: 1975-04-14T22:00:00+00:00


Le fort Platon n’avait jamais été attaqué. La Commission de Défense Terrienne qui l’avait placé dans l’espace, l’avait équipé et assurait son fonctionnement n’envisageait guère l’éventualité qu’il le fût jamais. Il faisait partie d’une série de dix forteresses qui orbitaient tranquillement à des milliards de milles au-delà de Pluton (la ressemblance des noms avait souvent été et continuerait d’être une source de confusion). Le fort Platon n’était pas tant un gardien du Système Solaire qu’un avertissement. Les Adamites n’étaient pas des imbéciles.

La Commission de Défense Terrienne misait avec pas mal d’optimisme et de confiance sur un des aspects de la philosophie et de la psychologie adamites : pour les Adamites, la défaite était la mort, bien que la mort ne fût pas nécessairement une défaite. Si une attaque adamite n’était pas assurée de la victoire, elle n’était pas lancée. En rendant impossible une victoire adamite, vous préveniez l’attaque.

Les Adamites et les Terriens n’étaient pas précisément des ennemis, mais ils n’étaient pas non plus spécialement des amis.

Chacun prétendait être l’original, le seul article authentique, le « vrai peuple ». Il était tacitement admis que la race humaine ne pouvait pas évoluer et qu’elle n’avait pas évolué à partir de l’origine en deux groupes indépendants situés à des extrémités opposées de la galaxie. Par conséquent, disait le groupe terrien des mondes colonisés, loin dans le passé nous avons dû avoir une civilisation interstellaire qui a colonisé Éden. Par conséquent, disaient les Adamites, à une époque qui a précédé notre histoire écrite, nous avons dû coloniser la Terre.

Étant passionnelles, ou tout du moins politiques, ces proclamations ignoraient l’anthropologie ou la déformaient à des fins prédéterminées. Éden avait une tête d’avance du fait que sa planète principale s’appelait précisément Éden. Les Terriens eux-mêmes n’avaient-ils pas des légendes d’un jardin d’Éden ?

Un jour, le voisin d’un grand homme de l’histoire de la Terre, Abraham Lincoln, fut attiré à sa porte par des pleurs d’enfants. Lincoln tenait par la main ses deux jeunes fils qui pleuraient à chaudes larmes.

« Qu’est-ce qu’ils ont donc, ces petits garçons, monsieur Lincoln ? » demanda le voisin.

— « Demandez-moi plutôt ce qu’a le monde, » répondit Lincoln tristement. « J’ai trois noix et ils en veulent chacun deux. »

La galaxie, c’était les trois noix. Et la Terre et Éden en voulaient chacun deux.



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