La Marche du mort by Larry McMurtry

La Marche du mort by Larry McMurtry

Auteur:Larry McMurtry [McMurtry, Larry]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Éditions Gallmeister
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


20

LE lendemain, ils retrouvèrent encore quatre chevaux. Deux souffraient de graves brûlures mais deux étaient en bonne santé. Caleb abattit les deux blessés et fit sécher la viande. Au cours de l’après-midi, ils trouvèrent une petite dépression de terrain boueuse où stagnait un fond d’eau écumeuse. Le trou était plein de têtards et de grenouilles. Bien que l’eau soit verte, les rangers la burent tout de même. Certains la vomirent aussitôt. Ils étaient assoiffés mais n’arrivaient pas à l’avaler.

Le lendemain matin, Caleb décida de diviser la troupe.

— Le caporal Call et le caporal McCrae iront avec vous, Wallace, dit Caleb. Prenez trois chevaux et essayez d’atteindre des habitations. Chevauchez nuit et jour mais faites reposer vos montures toutes les trois heures. Cherchez un village qui s’appelle Anton Chico. C’est sur lui que vous devriez tomber en premier.

— Qui pourra monter les autres chevaux ? demanda Long Bill.

— J’en prendrai un, et Shadrach prendra l’autre, dit Caleb. On avancera en parallèle l’un de l’autre, on fera au mieux. Un groupe trouvera forcément de l’eau.

— Et si on en trouve pas ? demanda Johnny.

— Alors, je pense qu’on pourra prier, répondit Caleb. Dieu nous enverra peut-être une averse.

Call et Gus ne s’étaient pas attendus à être séparés du reste de la troupe. Ils s’étaient liés d’amitié avec Jimmy Tweed, qui avait réussi à garder une attitude enjouée malgré les événements. Quand Long Bill et Blackie Slidell chantaient le soir, Jimmy se joignait toujours à eux. Tommy Spencer, le jeune gars du Missouri, restait assis à écouter. Johnny Carthage se lamentait de n’avoir aucun moyen de se saouler. Il souffrait d’épouvantables cauchemars et aimait s’étourdir d’alcool avant qu’ils ne commencent. Les garçons formaient ainsi un petit groupe au sein du grand, et il fut difficile de les quitter. Gus aurait aimé que Matilda se joigne à leur troupe – elle le maternait parfois quand il s’apitoyait sur son sort. Il ne voyait pas pourquoi Shadrach devait être le seul à être materné.

— Si vous êtes capturés par les Mexicains, pas un mot, dit Caleb alors qu’ils partaient.

— Pas un mot sur quoi ? demanda Bigfoot.

— Ne leur dites pas combien on est, répondit Caleb. Laissez-leur croire qu’on est un millier à approcher.

Bigfoot inspecta les hommes noircis et épuisés, parmi lesquels beaucoup étaient déjà si assoiffés que leurs langues avaient épaissi dans leurs bouches.

— Je vais pas aller me vanter d’une grande armée, dit Bigfoot. La moitié d’entre vous seront peut-être morts avant qu’on trouve la moindre personne à qui parler.

Il commença à avancer vers l’ouest, puis fit tourner son cheval.

— Être capturé, c’est peut-être la seule chose qui vous permettra de survivre, continua-t-il. Si je pouvais m’arranger pour que vous soyez capturés, je le ferais tout de suite.

Puis il tourna à nouveau et s’élança au galop vers le nord-ouest. Gus et Call adressèrent un salut de la main à Long Bill et aux autres, puis galopèrent après lui. Tandis qu’ils chevauchaient, l’espace autour d’eux sembla grandir, se vider. Gus regarda par-dessus son épaule



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