Fragment de vérité by Pierdomenico Baccalario

Auteur:Pierdomenico Baccalario [Baccalario, Pierdomenico]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Espionnage
ISBN: 9782081286627
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

17. L'HOMME SANS VISAGE

—Sybil ? Sybil ? Vous me recevez ? demanda la voix haletante de Dusker dans le micro du Close.

—Dusker ! Que s'est-il passé ?

—Je ne sais pas.

—Tu vas bien ?

Dusker braqua brusquement le volant de la camionnette.

—Je ne sais pas. Si ! Je vais bien. Vous avez reçu le film ?

Silence.

—Allô ?

—Oui, je l'ai reçu.

—Et alors ? Qu'est-ce que vous avez vu ?

—Dusker... le film que tu nous as envoyé était illisible. Rien d'autre que de la neige et de la friture.

Le garçon jura et appuya à fond sur la pédale du frein en s'apercevant que les voitures devant lui étaient arrêtées.

—Ce type émettait un champ d'interférences.

—C'est absurde, voyons.

—Et pourtant, c'est vrai ! S’énerva Dusker.

—Raconte-moi encore une fois ce qui s'est passé ?

Dusker s’inclina vers le pare-brise pour voir le feu passer au vert, et ne reprit la parole qu'après avoir redémarré.

—Il marchait lentement, dans la ruelle, et s’approchait de la camionnette par l'arrière. Je le regardais dans le rétro. J’ai commencé à comprendra que quelque chose clochait quand je me suis rendu compte que je n’arrivais pas à distinguer son visage J'ai d'abord pensé que de la fumée sortait d'une bouche d’égout ; puis j'ai cru que le rétro était embué et ensuite... merde...

—Ensuite, quoi ?

— Il est passé à côté de moi, et j’ai senti l'interférence.

—Tu avais déjà allumé la caméra ?

—Oui, je l'avais allumée, et positionnée de manière qu'elle filme la rue.

—Tu n'aurais pas dû t'arrêter. Si cet homme avait été armé...

—Je sais, je sais, je n'aurais pas dû ! Mais je l’ai fait.

—Et donc, vous vous êtes regardés ?

—Il m'a regardé. Et il m'a souri.

—Mais alors...

—J'ai compris qu’il souriait, mais je n’ai pas compris comment était son visage !

—Dusker...

—Je vous le jure ! Ça ne m'était jamais arrivé. Si vous me demandez s’il était blond, africain, chinois s'il avait des moustaches, ou une barbe... je ne pourrais pas vous répondre ! C’était un visage tout à fait normal et... fuyant. Normal, et fuyant.

—Et il t'a souri.

—Oui, il m’a souri, confirma Dusker en faisant rugir le moteur pour affronter une montée. Il m’a fait un petit salut en portant sa main à son front, et il a continué son chemin.

—Et pourquoi a-t-il fait ça ?

—Parce que... je ne sais pas ! C'est à vous que je pose la question ! C'est pour ça que je vous ai envoyé le film. Je ne sais pas qui c'était, et je suis certain qu'il ne me connaissait pas. Et pourtant...

Un long silence s’ensuivit. Les suspensions du véhicule gémirent quand Dusker passa à toute allure sur un dos-d'âne. Il jura encore une fois. Il était nerveux et conduisait mal.

—Le reste s'est bien passé, au moins ? demanda- t-il en se dirigeant vers le bidonville.

—J'ai appelé tous les autres pour donner des instructions.

—Arlequin ?

—Il est en train d’interroger le docteur Trautman.

—Et que dit le colonel ?

—Il a confirmé que Malone était réellement vieille connaissance à lui, du temps de la première équipe.

—Ah, tant mieux.

Plus Dusker s'approchait du bidonville, plus

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