Des meurtres pour lâcher prise by Karsten DUSSE

Auteur:Karsten DUSSE [DUSSE, Karsten]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/Cosy
Éditeur: Le Cherche-Midi
Publié: 2023-02-08T21:14:42+00:00

25

Le savoir

« Le savoir, c’est le pouvoir. Face à un ignorant qui ne sait pas qu’il ne sait rien, celui qui sait se retrouve néanmoins impuissant. Vous ne pouvez enrichir d’autres personnes avec votre savoir que si ces dernières se doutent ne serait-ce qu’un peu de leur propre pauvreté intellectuelle. »

Joschka BREITNER

Ralentir sur la voie de dépassement –

manuel de pleine conscience pour cadres dirigeants

La nuit suivante, je dormis comme un bébé. Comme un bébé intérieur, devrais-je dire. Vingt minutes après mon coup de fil à Walter, le parc devant chez moi était d’un calme absolu. Quel bienfait.

J’étais reconnaissant à mon enfant intérieur pour la solution créative dont il avait eu l’idée.

Lui me remerciait d’avoir réalisé son vœu. Ensemble, nous dormîmes profondément, d’un sommeil paisible et reposant.

Jusqu’à ce que la sonnerie de ma porte d’entrée me réveille le lendemain matin. Je consultai ma montre : huit heures et quart. Or, habituellement, je me réveillais de moi-même à sept heures au plus tard.

J’enfilai une robe de chambre, allai d’un pas traînant à la porte et regardai à travers le judas. C’était Katharina. Elle avait certes la clé de mon appartement, tout comme j’avais moi aussi la clé de notre maison, mais, par respect pour la sphère privée de chacun, nous sonnions quand nous n’étions pas sûrs que l’autre fût sorti.

Katharina venait visiblement de déposer Emily à la maternelle.

« Bonjour ! » la saluai-je en tentant de l’embrasser. Mais au lieu de sa bouche, elle me tendit sa joue.

« Tant mieux si, toi au moins, tu as pu faire la grasse matinée », dit-elle en lorgnant ma robe de chambre.

Même pas, une sonnerie m’ayant réveillé, marmonnai-je mentalement derrière mon armure de défense.

« Je dois passer aux toilettes avant d’aller au bureau. Je peux avoir un expresso ? »

Un rejet. Un reproche. Une exigence. Son besoin de toilettes et de café était plus important que mon besoin d’harmonie. Ou de sommeil. Mon enfant intérieur se leva également, mais du pied gauche. Il insista pour que je verbalise mon souhait de dormir tout mon soûl.

Je m’en occupe quand elle sera de retour, tentai-je de l’apaiser. Mais finalement, je n’en eus pas l’occasion.

Tandis qu’à moitié endormi encore je mis une capsule d’expresso dans la machine à café Nespresso et une tasse en dessous avant d’appuyer sur le bouton, j’entendis d’abord un cri, puis un bruit de verre qui se casse. Avant que j’aie pu aller voir ce qui s’était passé, Katharina sortit des toilettes à toute blinde, comme une furie.

« Tu pourrais quand même être un peu plus discret avec tes pouffiasses ! rugit-elle.

– Mais quelles… ? »

Katharina montra du doigt les verres à vin dans l’évier. Elle prit l’un d’eux, celui avec la trace de rouge à lèvres.

« Et ça, mon premier jour de travail depuis la naissance de notre fille ! Tu… tu… »

Elle fracassa le verre en le balançant sur la machine à café. Tandis que la crème qui avait jailli de l’expresso encapsulé dégoulinait encore lentement et tranquillement le long du mur

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