Café no ! Marimba si ! by Jacques Colombo

Café no ! Marimba si ! by Jacques Colombo

Auteur:Jacques Colombo [Colombo, Jacques]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fiction, General, Ation, Erotisme
ISBN: 9782265026308
Éditeur: Fleuve éditions
Publié: 1984-01-02T00:00:00+00:00


Dans le luxueux hall d’entrée du palais de Saldero, Dédée Lecompte, Jill Dain et Jan Kaes attendaient sous la surveillance d’un seul policier. A peine s’ils avaient échangé dix paroles depuis que le capitaine Bolto avait disparu en compagnie de Don Luis. Sans cesse, ils lorgnaient en direction de la porte à double battant. Sans doute était-ce derrière cette porte que leur sort se jouait. Ils avaient beau prêter l’oreille. Aucun bruit de voix ne leur parvenait. La porte devait être insonorisée.

Dédée se sentait mal à l’aise. Son dos lui faisait mal. On avait désinfecté les plaies superficielles produites par les coups de ceinturon de Lopez Bolto, mais sans les panser. Le sang coagulé collait les tissus du tee-shirt à sa chair.

En outre, Dédée avait la sensation d’être observée. Tout d’abord, elle avait cru que ce n’était qu’une impression, puis elle avait compris. Une des caméras de télévision, aux quatre coins du plafond, demeurait immobile, son objectif braqué sur elle. Les trois autres caméras balayaient en pivotant silencieusement sur leurs axes.

Se savoir ainsi épiée devenait une obsession. Dédée se sentait à la fois excitée et inquiète. La caméra semblait douée du pouvoir de fouiller sous ses vêtements. Elle avait toujours été exhibitionniste et cela la troublait. Elle était inquiète parce que depuis qu’ils avaient débarqué en Colombie, toute cette histoire de trafic de marimba tournait mal. C’était elle qui, jusque-là, avait fait les frais de l’aventure. La douleur de son dos le lui rappelait.

Une porte basse, à demi dissimulée par des palmiers en pots, s’ouvrit au fond du hall. Un homme apparut. Un vieillard porteur du gilet de domestique. On ne lui apercevait aucune arme. Il se dirigea droit vers Dédée.

— Veuillez me suivre, señora…

Dédée échangea de rapides regards avec Jill Dain et Jan Kaes. Que lui voulait-on ? Pourquoi elle ? Pourquoi encore elle ? La première fois, cela s’était terminé sur le columpio du capitaine Bolto, avec les coups de ceinturon et la sodomisation brutale. Qu’est-ce que ce serait, cette fois ?

Jill Dain eut un haussement d’épaules marquant l’impuissance.

— Vas-y, Dédée…

Dédée hésita. Pedro insista :

— Veuillez me suivre, señora…

Dédée se leva, emboîta le pas au vieux domestique, disparut par la porte basse qui se referma sur eux. La quatrième caméra de télévision se remit à balayer en pivotant sur son axe.

Quand Dédée pénétra dans le boudoir de Doña Altagracia, elle se sentit un peu rassurée. Cela n’avait plus rien à voir avec le bureau du capitaine Bolto. Cette pièce luxueusement meublée, à l’atmosphère ouatée, donnait une impression de douceur, de sécurité. Une odeur de fleurs et de mer entrait par la fenêtre ouverte mais protégée par des persiennes à demi baissées. Cela aussi était rassurant, avec quelque chose d’érotique. Mais il y avait surtout cette belle femme à demi nue étendue sur son lit à la récamier.

Pedro s’était retiré, avait refermé la porte derrière lui. De quelque part venait un air de rumba lente, feutré, mais Dédée ne savait pas d’où exactement.

— Approche, dit Altagracia.

Dédée ne bougea pas. Elle demeura immobile à l’entrée du boudoir, à un mètre à peine de la porte.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.