Cul sec ! by M. C. Beaton

Auteur:M. C. Beaton [M. C. Beaton]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

Le lendemain matin, Agatha se leva tôt, enfila une robe de chambre et descendit au rez-de-chaussée. Boswell et Hodge vinrent se frotter à ses jambes et quémander leur petit déjeuner, menaçant de la faire tomber.

« Pas possible que vous ayez faim à ce point ! Je vous ai pourtant servi de belles gamelles hier soir quand je suis rentrée. »

Les chats, qu’elle soupçonnait de comprendre tout ce qu’elle disait, se contentèrent de la regarder avec de grands yeux innocents.

Elle entra dans la cuisine, remplit leur bol, provoquant un véritable concert de miaulements et de ronronnements, puis ouvrit une fenêtre pour évacuer l’odeur de pâtée. Elle ramassa l’emballage du poulet tikka masala qu’elle avait réchauffé la veille au micro-ondes à son retour de l’église et le mit à la poubelle. Invité à dîner par son éditeur, James était parti pour Londres, et elle avait eu tout juste la force de se faire chauffer un plat. La journée de la veille avait été bien remplie, et la phase vaisselle-rangement était passée à la trappe, deux ou trois verres de shiraz l’ayant persuadée qu’elle ne pouvait pas rater un certain documentaire télé sur la réintroduction du milan royal dans la campagne anglaise.

Puis Roy était arrivé, plié en deux sous le poids d’une montagne de valises. Il avait exigé d’être mis au courant des derniers développements de l’enquête, ce qui heureusement n’avait pas pris trop de temps car il avait déjà lu la presse sur la découverte du corps. Il avait communiqué son excitation à Agatha, et ils avaient papoté et évoqué le bon vieux temps jusqu’au petit matin. Maintenant, il était certainement en train de dormir dans la chambre d’amis. Agatha ne s’était pas donné la peine de vérifier.

Elle tendit la main vers la cafetière, puis se demanda si elle n’allait pas se faire un café instantané. C’est alors qu’elle eut brusquement le sentiment qu’il manquait quelque chose. Elle examina le plan de travail, le plan de cuisson et la table. Qu’est-ce qui manquait ? Alors elle se souvint. Jusqu’à récemment, son petit déjeuner se résumait à deux tasses de café fort et quatre cigarettes. À présent, disparus, le cendrier, le briquet et le paquet de cigarettes filtre. Elle avait arrêté de fumer depuis si longtemps qu’elle avait presque oublié cette vieille addiction.

« Je peux me passer de tabac maintenant, pas vrai les gars ? » dit-elle en adressant aux chats un sourire auquel ils répondirent, du moins dans son imagination.

C’est alors que le téléphone se mit à sonner. Pourvu que ce soit James ! Hélas elle ne reconnut pas le numéro qui s’affichait.

« Allô ?

– Bonjour. Agatha Raisin ?

– Qui la demande ?

– J’aimerais avoir confirmation de l’adresse que nous avons enregistrée – Lilac Lane, à Carsely, c’est bien ça ?

– Pourquoi ?

– Selon nos dossiers, il apparaît que vous avez été impliquée dans un accident récemment et…

– Allez vous faire foutre ! »

Elle raccrocha. C’était la sixième fois cette semaine-là qu’elle recevait ce genre d’appel. Son numéro avait dû se retrouver sur la liste d’un démarcheur.

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