87e District - 01 - Du balai ! by Ed McBain

87e District - 01 - Du balai ! by Ed McBain

Auteur:Ed McBain [McBain, Ed]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier, Littérature américaine
ISBN: 2070494195
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1956-11-07T23:00:00+00:00


13

Le meurtre, quand il a lieu loin de votre domicile, est toujours digne d’intérêt.

On arrive à se passionner pour une enquête criminelle, car il s’agit là d’un événement rare dans la vie quotidienne d’un quartier. Et l’homicide, de tous les crimes, est celui qui impressionne le plus, car, en somme, c’est le vol de cette richesse universelle : la vie humaine.

Malheureusement, dans un commissariat, on est aussi obligé de s’occuper de multiples questions moins passionnantes et moins spectaculaires. Et, dans celui du 87e District, ces affaires mineures absorbent la plus grande partie du temps. Il y a les viols et les harcèlements, les coups de poing et les coups de couteau, le tapage nocturne sous toutes ses formes, les vols avec effraction, les cambriolages, les vols de voitures et les rixes, sans compter les chats tombés dans les égouts et autres plaisanteries. La plupart de ces affaires secondaires sont réparties entre les équipes spécialisées du Commissariat central, néanmoins ce sont les postes de quartier qu’on avise d’abord, et le dérangement que cela occasionne suffit à remuer une brigade tout entière.

Ce n’est pas particulièrement agréable de se remuer par temps de grosse chaleur.

Car les flics, qu’on le veuille ou non, sont aussi des êtres humains. Ils transpirent comme vous et moi, et le travail en période de canicule leur est pénible. Il existe des flics, bien sûr, pour qui le travail est toujours pénible, même par temps frais. Mais il y a une corvée qu’aucun flic n’affectionne, qu’il soit courageux ou paresseux, c’est le Défilé. Et d’autant moins quand il fait chaud.

Le jeudi 27 juillet, Steve Carella et Hank Bush étaient justement de corvée.

Ça les empoisonnait d’autant plus que le Défilé n’a lieu que du lundi au jeudi. S’ils avaient pu couper à celui-là, ils auraient eu une chance d’y échapper jusqu’à la semaine suivante. D’ici là – on ne sait jamais – la vague de chaleur serait peut-être tombée.

La matinée commença comme la plupart des matinées de cette semaine-là, dans une fraîcheur trompeuse. Malgré les pronostics – tous pessimistes – des présentateurs de la météo, tout le monde était convaincu que la journée ne pourrait être que délicieuse. Mais les illusions et les espoirs insensés disparurent vite. Une demi-heure après le réveil, il devint évident qu’on allait encore, ce jour-là, mariner dans son jus, et que, dans la rue, les gens allaient vous interpeller en vous demandant : « Il fait bon, n’est-ce pas ? » ou en remarquant astucieusement : « Ce qui est pénible, c’est pas tellement la chaleur, c’est l’humidité. »

Pour tout dire, il faisait chaud à crever.

Il faisait chaud à Riverhead, dans la banlieue qu’habitait Carella, et il faisait chaud dans le centre, où se trouvait le Commissariat central de la police et où avait lieu le Défilé.

Comme Bush habitait dans un autre coin, à Calm’s Point, au sud-ouest de Riverhead, les deux inspecteurs s’étaient donné rendez-vous au Central à neuf heures moins le quart du matin, c’est-à-dire un quart d’heure avant le début de la séance.



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