Les Frères Ténébreux - 1 - Le Secret de la Duchesse by Milan Courtney

Auteur:Milan, Courtney [Milan, Courtney]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2015-05-12T23:00:00+00:00

Chapitre 15

Minnie sentit une puissante odeur de vinaigre et toussota. Sa tête était appuyée contre une surface ferme et chaude à la fois.

Elle ouvrit les yeux.

Lydia l’observait, agitant un flacon de sels sous son nez. Minnie toussa à nouveau puis repoussa la main de son amie.

— Voilà ! s’exclama Lydia avec entrain. Le tour est joué. Je suppose que tu as mal à la tête.

Sa mésaventure lui revint en mémoire. Les fleurs, les chèvres, la foule…

— Mon Dieu…, gémit-elle. Je t’en prie, dis-moi que je ne me suis pas évanouie devant tout le monde…

— C’est pourtant le cas.

Elle avait envie de fermer les yeux. Robert était présent. Qu’allait-il penser d’elle ?

— Les chèvres ont-elles dévoré ma robe ?

— Uniquement les parties sans importance, la rassura une autre voix, au-dessus d’elle.

Elle s’aperçut que sa tête ne reposait pas sur un oreiller. Ce contact ferme et chaud était en fait une paire de cuisses… celles du duc de Clermont. Ignorant la douleur qui lui tenaillait les tempes, elle se redressa puis s’écarta vivement de lui. Ils l’avaient allongée sur un banc de bois, dans une salle de réunion de la chambre des métiers, sans doute.

— Lydia, grommela-t-elle, comment as-tu pu me faire une chose pareille ?

Son amie demeura silencieuse. Elle regarda le duc, rougit violemment, puis détourna les yeux.

— Il fallait bien que quelqu’un vous porte, déclara-t-il. Il se trouve que j’ai été le premier à me porter volontaire.

Cette simple pensée la rendait malade. Tout le monde l’avait vue perdre connaissance. L’intervention du duc avait dû attirer l’attention. Sans doute les ragots allaient-ils déjà bon train…

— Bon, reprit Lydia, je vais aller te chercher un verre d’eau.

— Ne me laisse pas seul avec…

Mais la jeune femme s’éloignait déjà.

— Lydia !

Elle referma la porte derrière elle. Minnie se leva, soucieuse de s’éloigner de lui. Tant qu’il ne la toucherait pas…

Robert se leva à son tour. En la voyant chanceler, il la saisit par le bras.

— Asseyez-vous, Minnie.

— Les gens savent que nous sommes seuls dans cette pièce, répliqua-t-elle, au bord de la panique. Les gens vont croire…

— Tout le monde se pose déjà des questions, l’interrompit-il. Votre amie vous a laissée en ma compagnie parce qu’elle sait ce que j’ai à vous dire. Je vous en prie, asseyez-vous et écoutez-moi.

Elle plongea son regard dans le sien. Il était plutôt impressionnant, et elle avait toujours un peu le tournis. Elle n’eut donc d’autre choix que de lui obéir.

— Quand ces chèvres vous ont encerclée, déclara-t-il, j’ai frappé le chevrier sous les yeux de tous. Ensuite, quand vous vous êtes écroulée, je vous ai portée hors de la salle. Quels que soient les ragots que vous imaginez, sachez qu’ils circulent déjà.

Oh, non ! C’était vraiment arrivé. Elle faillit perdre de nouveau connaissance. Elle était anéantie. Stevens allait revenir à la charge et cela n’aurait aucune importance.

— Je suis désolé, déclara Robert. Je n’ai pas réfléchi. Je vous l’avais bien dit : il m’arrive d’être stupide. Quand je vous ai vue dans cet état, j’ai réagi d’instinct.

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