Le quartet des Smythe-Smith (Tome 4) - Les secrets de sir Richard Kenworthy by Julia Quinn

Auteur:Julia Quinn
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: J'ai Lu
Publié: 2017-10-14T16:00:00+00:00

14

Trois jours plus tard

Impossible de le nier, Iris était en train de tomber amoureuse de son mari.

L’amour n’était-il pas censé vous plonger dans la confusion ? Ne devait-on pas passer des nuits blanches, en proie à des pensées lancinantes – était-ce bien vrai ? était-ce de l’amour ? À Londres, elle avait posé la question à sa cousine Sarah mais celle-ci, qui était pourtant follement éprise de son époux, avait avoué qu’au début elle n’en avait pas été certaine.

Oui, mais Iris ne faisait rien comme les autres. Elle s’était simplement réveillée un matin en se disant : « Je l’aime. »

Ou, si ce n’était pas encore le cas, ce le serait bientôt. C’était juste une question de temps. Son cœur battait un peu plus vite chaque fois que sir Richard entrait dans la pièce. Elle pensait constamment à lui. Et il la faisait rire comme personne.

Elle aussi le faisait parfois rire. Quand cela arrivait, une douce joie l’envahissait.

La journée passée à rendre visite aux fermiers avait été merveilleuse, et elle savait que pour lui aussi. Il l’avait embrassée comme si elle était un trésor qui n’avait pas de prix. Non, songea-t-elle, pas ainsi. Cela aurait été trop froid.

Il l’avait embrassée comme si elle était la lumière, la chaleur et tous les arcs-en-ciel du monde. Il l’avait embrassée comme si le soleil avait projeté un unique rayon sur eux, et rien que sur eux.

Cela avait été parfait.

Un instant de pure magie.

Puis il n’avait plus jamais recommencé.

Ils passaient leurs journées ensemble à explorer Maycliffe. Il la couvait de regards brûlants. Il la prenait par la main. Il avait même embrassé l’intérieur de son poignet, là où sa peau était très douce. En revanche, pas une fois il n’avait approché ses lèvres des siennes.

Craignait-il qu’elle repousse ses avances ? Estimait-il qu’il était encore trop tôt ? Comment pouvait-il être trop tôt ? Ils étaient mariés, pour l’amour du Ciel ! Elle était son épouse.

Et pourquoi ne comprenait-il pas qu’elle était trop embarrassée pour lui poser la question ?

Elle feignait de trouver cela tout à fait normal. De nombreux couples mariés faisaient chambre à part. Si ses propres parents partageaient parfois le même lit, elle l’ignorait.

Et, songea-t-elle en frémissant, elle ne voulait pas le savoir.

Toutefois, même si Richard considérait que les couples mariés devaient faire chambre à part, ne souhaitait-il pas consommer leur union ? Sa mère lui avait dit que les hommes aimaient faire cela. Et Sarah, que les femmes aussi pouvaient y prendre du plaisir.

La seule explication, c’était que Richard ne la désirait pas. Seulement il lui semblait que… peut-être… il la désirait.

À deux reprises, elle l’avait surpris en train de l’observer d’un regard si brûlant qu’elle en avait eu des frissons. Et ce matin encore, il avait failli l’embrasser. Elle l’aurait juré. Ils cheminaient sur le sentier tortueux qui menait à l’orangerie quand elle avait trébuché. Richard l’avait retenue et elle s’était heurtée à lui, ses seins pressés contre son torse.

Jamais elle n’avait été aussi proche de lui. Elle avait levé les yeux et cherché son regard.

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