Le plus beau des chemins by Un livre Un film

Auteur:Un livre Un film [film, Un livre Un]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Éditeur: Michel Lafon
Publié: 2013-10-09T04:00:00+00:00

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Au cours du cinquième et dernier jour de l’exposition, Ruth et moi ne passâmes que peu de temps ensemble. Non pas que nous fussions fâchés, mais parce qu’elle désirait rencontrer d’autres membres de la faculté, tandis que de mon côté, j’étais heureux de flâner dans les salles et de bavarder avec les artistes que nous avions déjà eu la chance de rencontrer.

Et puis ce fut la fin. Après la fermeture de l’exposition, nous consacrâmes les quelques jours suivants à des activités plus typiques d’une lune de miel. Le matin, nous empruntions des sentiers de découverte, et l’après-midi, nous lisions au bord de la piscine et nagions. Chaque soir, nous découvrions un nouveau restaurant. Et le dernier jour, je m’absentai pour passer un coup de fil et charger nos bagages dans le coffre, puis nous montâmes dans la voiture, plus détendus que jamais.

Le trajet du retour nous amenait à passer devant Black Mountain une toute dernière fois, et alors que nous approchions de la sortie, je regardai Ruth à la dérobée. Son désir d’y retourner était manifeste. Je bifurquai délibérément au croisement. Ruth me regarda en haussant les sourcils.

– Un petit arrêt rapide, dis-je. J’aimerais te montrer quelque chose.

Je traversai la ville, avant de tourner au carrefour qui lui était devenu familier. Exactement comme alors, Ruth me sourit.

– Tu m’as ramenée au lac, près du bâtiment principal, dit-elle. À l’endroit où avait eu lieu la soirée de fermeture de l’exposition. Au lac Eden.

– La vue était si jolie. J’avais envie de la revoir.

– Oui, acquiesce-t-elle. C’est ce que tu as affirmé à l’époque, et je t’ai cru. Mais ce n’était pas la vérité.

– Tu n’aimais pas la vue ? dis-je innocemment.

– Nous n’y sommes pas retournés pour la vue, précise-t-elle. Mais pour ce que tu as fait pour moi.

Cette fois, c’est mon tour de sourire.

À l’université, je demandai à Ruth de fermer les yeux. Elle accepta avec réticence, et je la pris par le bras pour la guider sur un chemin de gravier qui débouchait sur le poste d’observation idéal. La matinée était nuageuse et fraîche, et la vue moins dégagée que lors du cocktail de fermeture, mais c’était sans importance. Après avoir posté Ruth à l’endroit voulu, je lui demandai d’ouvrir les yeux.

Là, installés sur des chevalets, se trouvaient six tableaux créés par les artistes que Ruth admirait plus particulièrement. C’était avec eux qu’elle avait passé le plus de temps – Ken, Ray, Elaine, Robert et le mari d’Elaine.

– Sur le moment, me dit Ruth, je n’ai pas compris. Je ne savais pas que tu les avais placés là pour moi.

– Parce que je voulais que tu voies leurs peintures à la lumière naturelle.

– Les œuvres que tu as achetées, tu veux dire.

Bien sûr, je m’étais occupé de les acquérir pendant que Ruth rencontrait les membres de la faculté ; l’appel téléphonique que j’avais passé avant notre départ avait pour but de m’assurer que les peintures avaient été disposées au bord du lac.

– Oui, dis-je. Les œuvres d’art que j’ai achetées.

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