La Cité de Pierre-de-Vie by Tom Huddleston

Auteur:Tom Huddleston
La langue: eng
Format: epub, mobi
Publié: 2019-05-03T10:16:45+00:00

Chapitre six

La Dame Au Capuchon

Kiri s’enfuit en dévalant le terrain en pente, des gouttes de pluie martelant ses yeux. Le ciel était sombre, les nuages bas. Ce lieu aussi avait été un jardin, autrefois ; elle vit des buissons et des arbres dénudés plantés en rangées bien ordonnées, leurs branches entremêlées, leurs racines enfouies dans la terre morte. La Tonnelle avait dû être un havre de croissance et de guérison, comme elle l’avait vu sur les peintures murales. Mais comme la cité, elle s’était fanée pour devenir un lieu de poussière et de mort.

Le mur d’enceinte qui entourait la Tonnelle était constitué de la même pierre blanche que le bâtiment lui-même. Mais il ne ressemblait à aucune des fortifications que Kiri avait vues jusqu’ici. Au lieu d’une paroi lisse ; des silhouettes quasi humaines avaient été sculptées sur sa surface, imbriquées les unes dans les autres. Elles étaient tournées vers la cité telles des sentinelles. Leurs bras étaient liés, leurs torses recouverts de symboles runiques dans une langue qu’elle n’avait jamais rencontrée.

Au centre de la structure, l’une des silhouettes dominait les autres, ses jambes écartées formant une arche. Une porte en fer noir bloquait le passage jadis, mais ses gonds avaient rouillé et la porte était de travers, laissant un espace suffisant pour qu’elle puisse se glisser à l’extérieur. Kiri prit une profonde inspiration pour recouvrer son calme. Elle était dehors.

Elle traversa un large boulevard pavé qui longeait la Tonnelle et emprunta une longue artère qui menait droit vers le bas de la colline. La cité s’étendait sur le versant en dessous d’elle, encerclée par la muraille extérieure. La pluie n’avait pas faibli ; le vent fouettait ses cheveux trempés. Le soleil était perdu derrière l’épaisse couche nuageuse.

Bizarrement, elle ne se sentait pas aussi soulagée que prévu. Ces enfants lui avaient sauvé la vie dans le théâtre, elle se savait bien. Elle sourit malgré elle en se rappelant de ce voleur, Kaspar, en train de monter à la corde, ou bien encore d’Alish l’inventrice en train de frapper avec son marteau. Thanis n’était peut-être pas facile à vivre, mais c’était une véritable guerrière, plus coriace que Kiri elle-même. Et ce soigneur, Elio. Il avait tout l’air d’un bon garçon, même s’il était un peu maladroit. Avait-elle fait le bon choix en les abandonnant ?

Bien évidemment, se dit-elle. Elle les connaissait à peine ; elle ne leur devait rien du tout.

Et ce Vertigan, alors ? L’avertissement de la dame au capuchon résonnait encore dans sa tête : il enlève des enfants… Peut-être avait-elle simplement répété une rumeur qu’elle avait entendue. Mais quelles étaient les intentions du Porteur d’Ombres, au juste ? Pourquoi les avait-il rassemblés, et pourquoi portaient-ils ces marques ? Kiri n’était pas plus avancée qu’auparavant. Mais elle devait l’admettre : elle ne pensait plus que Vertigan mentait. Quel que soit son objectif, il y croyait sincèrement. Et les autres lui faisaient confiance.

Elle leva la tête et laissa échapper un petit hoquet de surprise. Elle était tellement absorbée dans ses pensées qu’elle ne s’était même pas rendu compte de la direction qu’elle avait prise.

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