30 Philippe V by Les Rois de France

30 Philippe V by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Ami et protégé de Jean XXII, Philippe le Long devient évidemment son allié en Italie.

Au Sud, le principal souverain était un Capétien, Robert d’Anjou, roi de Naples depuis 1309, date de la mort de son père, Charles II, neveu de saint Louis. Robert se proclamait roi (titulaire) de Sicile, perdue par Charles Ier en 1282 et passée sous le sceptre de Pierre III d’Aragon. Cependant, la tension entre les deux maisons se trouvait provisoirement retombée grâce à deux mariages : Robert avait épousé en 1297 Yolande, fille de Pierre III ; sa sœur Blanche avait épousé Jacques II, roi d’Aragon, et sa sœur Éléonore s’était liée à Frédéric d’Aragon, devenu roi de Sicile. Robert était ainsi deux fois le beau-frère de Frédéric, par sa femme (sœur de Frédéric) et par sa sœur (épouse de Frédéric). Il lui était interdit de réclamer la couronne de Sicile.

L’humeur guerrière de Robert s’était tournée vers le Nord de l’Italie, plus exactement contre Matteo Visconti, seigneur de Milan, chef de la ligue des Gibelins, conquérant et agitateur, allié jusqu’en 1313 à l’empereur germanique Henri VII. Celui-ci n’avait pas caché son intention de conquérir Naples, mais avait été excommunié avant de mourir. Le nouveau pape excommunia à son tour Visconti et nomma Robert de Naples « vicaire impérial en Italie », en lui donnant mission de débarrasser la péninsule de Visconti et de ses alliés.

Robert n’avait guère l’esprit d’entreprise. Il s’employa certes à débloquer Gênes assiégée par Visconti, mais déplora ne détenir que des ressources insuffisantes et supplia le pape de chercher un autre champion. Le pape se tourna vers Philippe le Long. Or, Philippe, qui avait refusé une expédition en Terre sainte, n’était pas plus prêt à guerroyer en Italie qu’en Palestine. Il suggéra à son oncle Charles d’intervenir à sa place. N’était-ce pas le moment pour ce prince, paré des titres impériaux et royaux, de se couvrir de gloire sur un théâtre d’opérations ?

Charles de Valois avait déjà, sous son frère Philippe le Bel, conduit une armée en Toscane et en Sicile, au bénéfice de la maison d’Anjou. Il ne s’y était pas couvert de gloire. Il préférait maintenant transmettre cet office à son fils aîné Philippe, futur roi Philippe VI, pour le moment comte du Maine et âgé de vingt-cinq ans, qui accepta de grand cœur. Il enrôla pour cette entreprise toute une jeunesse avide de combats et de gloire : son frère Charles d’Alençon[1] (vingt et un ans), le comte de Roucy, le seigneur de Mercœur, Olivier de Clisson[2] (dix-huit ans). Les troupes recrutées par ces petits vassaux semblent avoir été peu nombreuses. Philippe de Valois y remédia en engageant sous sa bannière les Pastoureaux[3], ces bandes de paysans anarchistes qui désolaient dans le Languedoc les campagnes et les seigneuries. C’était évidemment, en leur promettant de piller l’Italie, en débarrasser la France.

En juin 1320, Philippe de Valois, avec son armée hétéroclite, franchit le col du Grand-Saint-Bernard et passa en Lombardie. Il devait, pour compléter le nombre de ses combattants, attendre un contingent promis par le pape.



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