04 Dagobert Ier by Les Rois de France

04 Dagobert Ier by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2012-02-13T23:00:00+00:00


Dans son extérieur, le Mérovingien aime à manifester sa glorieuse ascendance et son pouvoir absolu. Il n'est pas le seul parmi les Barbares : les rois germaniques, dès qu'ils ont été englobés dans l'Empire romain comme « associés », ont montré un goût prononcé pour les titres et le décorum. Clodion, arrière-grand-père de Clovis, accepta avec fierté le titre de légat. Clovis agréa avec plaisir ceux de consul et d'auguste décernés par l'empereur de Constantinople, et il en arbora les insignes à leur réception. Childéric Ier, son père, dont on retrouva la tombe en 1653, était enseveli dans un linceul de pourpre, privilège des hauts dignitaires romains. Tous ces souverains, dont les plaisirs principaux étaient la chasse et la guerre, affectionnaient pourtant de présider les cérémonies et de recevoir les ambassadeurs en grand apparat.

Autre signe du sang royal : la chevelure. Les antrustions la laissent croître assez abondamment, mais les membres de la famille mérovingienne détiennent le privilège de la laisser pousser sans en retrancher, ce qui leur fait donner l'appellation de rois et de princes chevelus. Un roi ou un prince tondu est réputé inapte à régner ; ainsi, quand les Mérovingiens entreprendront des luttes entre eux, la meilleure façon d'écarter du trône un héritier ou un prétendant, s'ils veulent éviter le meurtre, sera de le faire tondre. Comme si une chevelure ne pouvait pas repousser ! La stratégie dynastique de Charles Martel, quand il voudra à la fois dominer la monarchie mérovingienne et lui garder un seul représentant pour sauver l'unité du royaume, consistera à tondre les princes indésirables et à les jeter dans des monastères ; quitte à en tirer parfois l'un ou l'autre, qui aura retrouvé sa chevelure, quand la nécessité se fera sentir.

Souverain absolu, le roi mérovingien ne l'est pas seulement comme chef, mais comme propriétaire, par droit de conquête. Puisqu'il a commandé les conquérants et qu'il les a installés sur le sol conquis, ce sol lui appartient, et à ses compagnons d'armes par délégation. Dès qu'ils sont installés durablement sur un territoire, les rois barbares le considèrent comme un bien personnel, qui devient un bien de famille destiné à l'héritage.

La première conséquence de ce droit de propriété, c'est que le roi dispose du territoire à sa guise ; si l'étendue en est vaste, il peut établir sur certaines portions des gouverneurs, qu'il appelle, d'une façon toute latine, comte (comes), c'est-à-dire compagnon du roi, et duc (dux), c'est-à-dire conducteur d'armée. Mais ces titres, qui indiquent une fonction administrative, ne sont qu'une concession ; comtes et ducs ne jouissent que d'une délégation d'autorité, comme les préfets napoléoniens ; ils gouvernent une portion du territoire ou conduisent une armée au nom du roi. La possession héréditaire d'une part du royaume n'aura lieu qu'à partir du IXe siècle ; ce sera alors la féodalité.

La seconde conséquence de ce droit de propriété, c'est le partage du royaume à la mort du roi. Puisqu'il est bien paternel, les fils en héritent, sans droit d'aînesse. C'est là une coutume barbare, qui peut cependant comporter des variations, comme chez les Lombards.



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