29 Louis X by Les Rois de France

29 Louis X by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Pygmalion
Publié: 2014-02-17T23:00:00+00:00


Dans ces ligues, où nobles, clercs et bourgeois s’associent pour protester et réclamer, Jean Favier distingue trois sortes de mécontents qui militent pour leurs intérêts propres4.

D’abord, la petite féodalité, « qui voit s’user, plus que s’écrouler, la société dont elle était le pivot. Le rachat du service armé, c’est le glas de la prééminence du militaire. L’érosion monétaire, qui ruine le revenu foncier, rend de plus en plus difficile de tenir son état. » Dans ce domaine, la petite noblesse est loin de s’associer aux manants enrichis, dont un certain nombre achètent impunément les arrière-fiefs.

Une amertume générale chez les petits nobles, c’est de ne plus avoir le droit (depuis saint Louis déjà) de se livrer aux guerres féodales. Les Picards et les Bourguignons réclament « qu’il soit permis aux gentilshommes de guerroyer les uns contre les autres, de chevaucher, d’aller et venir, de porter les armes, sans être contraints de donner trêve ». C’est réclamer le droit de la guerre permanente. Toutes les ligues réclament le retour des tournois, dont elles savent pourtant que les nobles y trouvent autant de danger qu’à la guerre d’y recevoir une blessure ou la mort. Mais quand le châtelain n’a pas trouvé le motif d’un engagement guerrier, que devient son sort devant son épée et sa lance sans usage ?

Les ligueurs de ces mêmes provinces tiennent surtout à leur indépendance. Ils refusent d’être jugés par les officiers du roi : « Les nobles ne doivent avoir d’autres juges que les nobles. » Ils s’élèvent contre la multiplication des sergents, tabellions, avoués, qui se substituent à la justice seigneuriale. Les ligueurs de Champagne vont jusqu’à réclamer la soumission aux ordonnances de saint Louis, auxquelles se sont substituées celles du dernier roi.

La deuxième espèce de mécontents, selon Jean Favier, est celle de la haute féodalité. « Les princes territoriaux se sentent de plus en plus à l’écart de la nature profonde du pouvoir royal. Autrement dit, le roi est de moins en moins l’un d’entre eux. » Ils en jalousent les collaborateurs du roi qui sortent d’un rang inférieur, commettant à leurs yeux une usurpation. Les grands barons, comme les moindres, accusent les baillis, les sénéchaux et les juristes de cour, qui osent donner des ordres « au nom du roi ».

La troisième espèce, ce sont les princes. Ils souhaitent en vain prendre part au pouvoir politique, et en sont écartés, même s’ils sont admis au Grand Conseil du roi.

On peut cependant constater que les grands feudataires, plus encore que les princes du sang, ont à craindre la justice du roi. Car ces grands barons possèdent des fiefs que convoite le roi, et ils ne sont pas à l’abri de ses mauvais coups pour mettre la main sur leurs terres.

Ainsi, pour la succession de la Marche. Hugues VIII, comte de la Marche et d’Angoulême, mourut en 1303 sans enfants. Par testament, il légua une partie de ses terres au roi de France. Son frère Gui, voulant ignorer ce testament, s’empara des deux comtés. Philippe IV ne



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