25 Louis VIII by Les Rois de France

25 Louis VIII by Les Rois de France

Auteur:Les Rois de France [France, Les Rois de]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Flammarion
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


1- Louis VIII le Lion, Fayard, 1995, p. 221-222.

II

GUERRE À L’OUEST

(1224)

Aliénor, fille de Guillaume X d’Aquitaine, avait apporté en dot à Louis VII en 1137, au moment où il montait sur le trône, l’Aquitaine, un territoire double du Domaine royal. Quinze ans plus tard, la reine, répudiée, reprenait sa dot et l’apportait à Henri Plantagenêt, comte d’Anjou, qui devenait ensuite roi d’Angleterre. L’Aquitaine avait été le mobile constant de la guerre entre Philippe Auguste et les successeurs d’Henri II, ses fils Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre. En 1202, Philippe, citant Jean devant la cour de Paris pour haute trahison, le condamna à la confiscation de tous ses biens. En 1214, Jean tint à reconquérir ses fiefs ; débarqué en Poitou, il fut défait par le prince Louis à La Roche-aux-Moines et contraint de regagner l’Angleterre.

Il résultait, de cette alternance de la possession de l’Aquitaine et de la domination successive des rois de France et d’Angleterre, une situation incertaine. Les vassaux ne savaient plus à qui prêter hommage. Chez les uns, c’était une affaire de loyauté ; ayant juré fidélité à un souverain, ils estimaient contraire aux lois de l’honneur de se soumettre à un autre, même vainqueur militairement. Chez la plupart des autres, c’était la crainte ; s’ils gardaient fidélité à un suzerain, est-ce que l’autre, sorti vainqueur de l’affrontement, n’allait pas leur confisquer leur fief ? Chez ceux-là, la crainte était associée à un autre sentiment, l’espoir ; en choisissant de prêter hommage au roi le plus capable de sortir vainqueur, ils étaient sûrs de leur bonne fortune.

En 1214, la victoire de Louis en Anjou, puis la campagne de Philippe aux trousses de Jean sans Terre avaient abouti à la soumission du plus grand nombre des vassaux du Poitou. Mais Philippe Auguste s’en était retourné à Paris. De 1216 à 1218, Louis le Lion avait prodigué tous ses soins à la conquête de l’Angleterre. Son père était absorbé par des échanges diplomatiques épineux avec l’Église. Les vassaux poitevins, périgourdins et limousins sentirent souffler le vent de la liberté. Il convenait de savoir où se trouvait le choix le plus profitable.

Et même le plus conforme à l’honneur. Jean sans Terre avait été excommunié, vaincu, déchu, dépossédé. Mais il était mort, et la couronne d’Angleterre était posée sur la tête d’Henri III, un enfant innocent de tous les crimes de son père. D’ailleurs, le roi anglais qui avait hérité des possessions d’Aliénor d’Aquitaine était Richard Cœur de Lion. Richard décédé, ne convenait-il pas d’estimer que l’Aquitaine, un moment entre les mains de son frère Jean, revenait maintenant à Henri III ? La confiscation des fiefs aquitains atteignait personnellement Jean, le roi félon, mais non sa descendance. Interprétation d’autant plus acceptable que le pape avait relevé Jean sans Terre des censures qui le frappaient.

Sincère ou calculatrice, l’acceptation de ce principe permit à de nombreux vassaux méridionaux d’opter pour Henri III. Presque toutes les places du Poitou se proclamèrent sous obédience anglaise. La situation durant les années 1222 et 1223 se prêtait à une telle attitude.



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