Zidane : le roman d'une victoire by Zidane Zinédine

Zidane : le roman d'une victoire by Zidane Zinédine

Auteur:Zidane, Zinédine [Zidane, Zinédine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Récit
ISBN: 9782266101998
Éditeur: Pocket
Publié: 2000-03-01T23:00:00+00:00


Stade de France, 21 heures.

La pelouse est un écrin vert bordé par la marée montante d’une ola majestueuse comme la mer. Les Français et les Saoudiens se sont serré la main, Laurent Blanc a embrassé le crâne chauve de Barthez, l’arbitre mexicain a donné le coup d’envoi. Et les Bleus se sont élancés. Ils portent un brassard noir à la manche, en hommage à Fernand Sastre qui vient de mourir.

« Ce Mondial, c’était lui. Tout le monde l’aimait. Il était le patron du football français, mais il ne la ramenait jamais : on le voyait peu, on ne l’entendait pas beaucoup. J’aurais aimé qu’il voie le résultat de son travail, qu’il soit dans les tribunes, à sa place. »

Dans les tribunes, il y a des ministres, des amis, Platini en cravate. Zidane ne les regarde pas. Lorsque le match commence, il surveille le terrain, à l’affût. Il court, frappe, passe, dégage, reprend, traverse, tacle, charge, place, tire, enveloppe, dribble, s’échappe… Il récupère le ballon au centre, l’amène à la limite de la ligne de touche, deux Saoudiens derrière lui. Il leur tourne le dos.

Il joue près du piquet de corner, la balle entre les jambes, passement, comme une danse. Il fait face, part en oblique, reprend, face de nouveau, comme s’il narguait puis, avec la légèreté d’une plaisanterie, pousse le ballon d’une pichenette vers Thuram qui tire. Le public est en délire.

« Les applaudissements, ça aide. À vrai dire, on n’entend pas, mais quelque chose passe. Je savais que des copains étaient là, dans les tribunes. Je ne les voyais pas. Je les avais oubliés. Je suivais Lizarazu, côté gauche…»

Le Basque cavale, coudes au corps, pour rattraper le ballon qui file vers la ligne blanche. Al-Khilaiwi, à deux mètres. Il le relance sur la droite. Al-Khilaiwi tombe, tend la jambe, Liza roule sur la pelouse et une pie s’envole tandis que le ballon sort.

Sifflet.

L’arbitre marche vers le défenseur saoudien, carton rouge brandi à bout de bras. L’autre s’est relevé. Il regarde venir à lui le Mexicain. Il ne bronche pas. Il quitte le terrain, escorté par les siens. La détresse dans le regard. Dix-neuf minutes de jeu et puis s’en va.

« La FIFA avait demandé aux arbitres d’être plus sévères avec les tacles par-derrière. Là, c’était exagéré…»

Vingt-neuvième minute. Dugarry lance la jambe pour récupérer une transversale de Diomède. Il saute, le pied en extension, puis retombe violemment, un pas, deux pas, à croupetons, emporté par l’élan. La main remonte sur la fesse. Dugarry se redresse, puis va en boitant avant de tomber, dos dans l’herbe.

Il est enlevé.

« Je l’ai vu partir. Je me suis dit qu’après avoir ouvert le score de l’équipe de France, à Marseille, six jours plus tôt, il n’avait pas de chance. Il n’avait vraiment pas de chance…»

David Trezeguet entre sur le terrain. Trois minutes, et il frappe. Le gardien arrête et renvoie.

Barthez à gauche pour Diomède. Zidane file de l’autre côté, parallèlement au ballon. Il surveille le jeu. Lizarazu vient de derrière, balle au pied.

« Je l’avais repéré.



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