WOODSTOCK OU LE CAVALIER (HISTOIRE DE L’ANNÉE MIL SIX CENT CINQUANTE ET UN) by Walter Scott

WOODSTOCK OU LE CAVALIER (HISTOIRE DE L’ANNÉE MIL SIX CENT CINQUANTE ET UN) by Walter Scott

Auteur:Walter Scott [Scott, Walter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romans - Historique
Éditeur: Ebooks libres et gratuits
Publié: 2011-02-21T16:00:00+00:00


CHAPITRE XXI.

L’ÉCUYER. « Noble prince, salut !

RICHARD. « Grand merci, noble pair.

« Nous sommes à bas pris, mais c’est encor trop cher. »

SHAKSPEARE. Richard II.

Albert et son page furent conduits par Jocelin dans ce qu’on appelait l’appartement espagnol. C’était une grande chambre à coucher, portant des marques visibles des ravages du temps ; mais il s’y trouvait un grand lit pour le maître et un lit de camp pour le domestique, comme c’était encore l’usage dans les vieux châteaux d’Angleterre, à une époque moins éloignée, quand le grand nombre d’hôtes qu’on y recevait faisait qu’un maître pouvait avoir besoin des services de son propre domestique. Les murs étaient tapissés en cuir doré de Cordoue, représentant les batailles entre les Espagnols et les Maures, des combats de taureaux, et d’autres divertissemens particuliers à la Péninsule. Cette tapisserie était usée partout, détachée en quelques endroits et déchirée en d’autres. Mais Albert ne s’amusa pas à faire des observations à ce sujet. Il semblait impatient de se débarrasser de Jocelin ; et, lorsque celui-ci lui demanda s’il mettrait plus de bois sur le feu, et s’il lui apporterait son coup du soir, il lui répondit par un non laconique, et lui rendit son bonsoir avec la même concision. Enfin le garde forestier se retira un peu à contre cœur, comme s’il eût pensé que son jeune maître aurait pu dire quelques mots de plus à un ancien et fidèle serviteur après une si longue absence.

Dès que Joliffe fut sorti, et avant qu’un seul mot eût été prononcé par Albert Lee ou son page, le premier s’approcha de la porte, en examina avec soin le loquet, la serrure et les verrous, et les ferma avec l’attention la plus scrupuleuse. Cette précaution ne lui parut même pas suffisante ; car, tirant de sa poche une longue fiche de fer en forme de vis, il la fit entrer de force dans la gâche du loquet, de manière qu’il était impossible de la faire tomber, ou d’ouvrir la porte autrement qu’en la brisant.

Albert s’était mis à genoux pour cette opération, qu’il termina avec autant de promptitude que de dextérité, pendant que son page l’éclairait. Mais dès qu’il se fut relevé, un changement total s’effectua dans les manières des deux compagnons l’un envers l’autre. L’honorable maître Kerneguy perdit tout à coup l’air gauche et emprunté d’un jeune lourdaud écossais, et montra dans ses manières une grace et une aisance qu’il ne pouvait avoir acquises qu’en voyant familièrement, dès sa plus tendre jeunesse, la meilleure compagnie du temps.

Il remit à Albert la lumière qu’il tenait, avec l’indifférence aisée d’un supérieur qui semble accorder une grace en demandant quelque léger service à un subordonné. Le jeune Lee, avec l’air du plus grand respect, joua à son tour le rôle d’éclaireur, et porta la lumière devant son page jusqu’à l’autre bout de la chambre, en marchant à reculons, pour ne pas lui tourner le dos. Ayant placé le chandelier sur une table près du lit, il s’approcha respectueusement du jeune homme,



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